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Ses partenaires européens, à commencer par la France, le réclamait depuis plusieurs mois. La coalition au pouvoir en Allemagne lance un plan de relance massif de 130 milliards d'euros. Mais si cela devrait profiter à toute l'Europe, c'est bien l'Allemagne qui en sortira renforcée.

La locomotive allemande se met en marche : la coalition au pouvoir a opté pour un plan relance massif. Ce que réclamaient depuis longtemps ses partenaires européens. 

Bien avant la crise du Covid-19, souvenez-vous, plusieurs pays européens, la France en tête, pressaient l’Allemagne pour qu’elle dépense plus. "L’Allemagne a des réserves budgétaires, elle doit jouer son rôle de locomotive", entendait-on à Paris ou à Rome. Le coronavirus l’a convaincue.

Surmontant ses divisions, la coalition lance une relance à 130 milliards d’euros, dont 80 milliards pour les ménages : baisse de trois points de la TVA pour soutenir la consommation, très forte réduction de la taxe sur l’électricité, qui est très chère outre-Rhin, des primes pour les familles... A cela s’ajoutent 50 milliards en faveur des entreprises, de l’investissement, de la recherche. Berlin veut profiter de la crise pour accélérer la modernisation de l’économie et renforcer le capital des entreprises. 

Ce qui veut dire aussi que la première économie d’Europe creuse l’écart avec ses voisins.

On doit se réjouir de cette relance. L’économie allemande va tirer le reste de l’Europe et la France est la mieux placée pour en profiter. Le revers de la médaille, c’est que l’Allemagne va muscler son appareil productif et effectivement creuser l’écart avec nous et ses voisins en termes de compétitivité, d’investissement sur les secteurs d’avenir.

Le plan de relance européen qui est en cours d’élaboration en ce moment doit permettre à des pays qui ont moins de moyens, dont la France, de ne pas décrocher. Mais la machine économique allemande est en train de prendre des longueurs d’avance et elle le peut car elle a beaucoup mieux géré ses finances publiques ces dernières années que nous : ceux qui disent que la dette n’a pas d’importance ont aujourd’hui la preuve du contraire.