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Chaque matin, Nicolas Barré fait le point sur une question d'actualité économique.

Bruno Le Maire va l’annoncer ce matin, vous pouvez nous le révéler : le processus de privatisation de la Française des Jeux commence.

Oui, c’est parti! Bruno Le Maire va donner le "go" ce matin. Première étape : l’appel d’offres qui va permettre de désigner les banques qui seront en charge de la privatisation et de la cotation en Bourse. Il faut comprendre que ce genre d’opération comprend plusieurs étapes et donc des délais incompressibles. Il faut notamment obtenir le feu vert de l’Autorité des marchés financiers, sur la foi de documents qui expliquent en détail aux épargnants, c’est normal, quelles sont les perspectives de la Française des Jeux, combien vaut l’entreprise, quels sont les risques si on achète une action etc. Bref, en lançant ce matin le processus et compte tenu des délais, on peut espérer une introduction en Bourse à l’automne, en tout cas avant la fin de l’année.

Entre nous Nicolas, c’est une bonne affaire la Française des Jeux ?

C’est une affaire rentable, 170 millions d’euros de bénéfice net l’an dernier. Avec un chiffre d’affaires qui progresse d’année en année, à 1,8 milliard d’euros en 2018. C’est un business stable, récurrent, au fond assez peu dépendant de la conjoncture. On estime que l’entreprise vaut entre 3 et 3,5 milliards d’euros, l'État détient 72% du capital. Il restera actionnaire minoritaire, mais pourrait vendre pour 1,5 milliard d’euros d’action. C’est d’autant plus important pour Bercy que l'État est bloqué, vous le savez, du côté d’Aéroports de Paris (ADP) à cause de la polémique qui entoure cette opération. Raison de plus pour aller vite avec la Française des Jeux.

Il n’y a pas un risque de braderie du coup?

Je vais vous dire ce qui me frappe aujourd’hui : l'État met un soin très grand dans cette privatisation de la FDJ pour bien valoriser son patrimoine. Et c’est louable. Mais ça contraste avec la rapidité - les mauvaises langues diront la précipitation - avec laquelle il gère le dossier du mariage entre Renault et Fiat Chrysler. Quel rapport ? Et bien il s’agit là aussi d’un morceau du patrimoine de l'État, puisqu'il possède 15% de Renault. Beaucoup d’observateurs pensent que Renault serait bradé de plusieurs milliards d’euros s’il se mariait avec Fiat dans les conditions proposées par les Italiens. Je pose donc la question : l'État serait-il plus habile pour valoriser le loto que Renault ? Aujourd’hui, on peut se le demander.