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"La survie d’Airbus est en jeu si nous n’agissons pas maintenant" : ce sont les mots du patron d’Airbus Guillaume Faury à ses salariés hier. Mais c’est toute la filière aéronautique qui se bat pour sa survie…

Oui une filière qui, depuis plus de vingt ans, n’a connu que la croissance, des carnets de commande pléthoriques, des recrutements. Et qui aujourd’hui fait face à la plus grave crise de l’histoire de la conquête du ciel : toutes les compagnies aériennes du monde sont au bord de la faillite. Et Airbus comme Boeing estiment qu’il faudra entre 3 et 5 ans pour espérer retrouver un niveau d’activité comparable à ce que l’on connaissait avant la crise du Covid-19. Ce qui veut dire que sur les cinq années qui viennent, les besoins d’achat de nouveaux avions vont être réduits de 50%.

Et du coup, toute une industrie avec des milliers de sous-traitants lutte pour survivre…

C’est un trou d’air sans précédent pour tout l’écosystème car Airbus en effet fait vivre une kyrielle d’entreprises plus petites, notamment dans l’ouest et dans la région de Toulouse. Rien qu’en Occitanie, une baisse de l’activité de 50%, c’est 40.000 à 50.000 emplois en moins dans la filière, selon la chambre de commerce locale. Dans la métropole de Toulouse, 60.000 personnes travaillent dans l’aéronautique. La France dispose, derrière les gros chefs de file que sont Airbus, Thales, Safran, Daher ou Dassault Aviations, de tout un tissu d’entreprises qui sont fragilisées en cascade. L’emploi, la recherche, les nouveaux projets : tout est à l’arrêt. Il faut un « plan Marshall », dit le patron de Safran Philippe Petitcolin. Sinon ? C’est tout un patrimoine industriel, que l’on a mis des décennies à bâtir, qui risque de s’écrouler…