Chaque matin, Nicolas Barré, directeur de la rédaction des Echos, fait le point sur une question d'actualité économique.
Il valait mieux éviter la bourse en 2018 : l’année s’est terminée hier sur un bilan très nettement négatif.
Le CAC 40 a perdu en effet près de 11% sur l’année. C’est la plus mauvaise performance depuis 2011. Paris n’est pas une exception, tous les marchés mondiaux ont subi des pertes : 18% à Francfort, 12% à Tokyo, 12,5% à Londres, 25% à Shanghai, la pire année depuis dix ans. Wall Street a mieux résisté, avec une baisse limitée à 6%.
Beaucoup de facteurs ont joué négativement en Europe : le Brexit, les difficultés de la coalition allemande, la crise politique en Italie, celle des gilets jaunes en France. En fait, c’est la fin de l’année qui a été très mauvaise un peu partout, d’autant que les perspectives de croissance se sont détériorées en Europe et en Asie. Ajoutez à cela la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine, qui a d’ailleurs beaucoup plus pénalisé la Chine : voilà pourquoi les marchés boursiers mondiaux ont si mal fini l’année.
Beaucoup de perdants, donc, mais aussi quelques gagnants.
Pour gagner de l’argent en Bourse à Paris en 2018, il fallait parier sur le luxe et l’aéronautique. Honneur à Safran, un des plus grands fournisseurs du secteur de l’aéronautique, ils font des moteurs d’avions, des commandes de vol, des trains d’atterrissage etc. C’est un des groupes français qui dépose le plus de brevets, ils dépensent environ 1,5 milliard d’euros en recherche par an. Superbe entreprise, donc, dont l’action a gagné près de 23%. Mention spéciale aussi à Dassault Systèmes, qui conçoit des logiciels pour l’industrie notamment : +17%. Côté luxe, Kering, Hermes, L’Oreal et LVMH ont tous progressé mais moins, de 12,7% pour Kering à 5,2% pour LVMH.
En revanche, il fallait éviter de miser sur les valeurs financières : BNPParibas, Société Générale et Crédit Agricole ont tous perdu plus de 30%. Une vraie déroute. Même chose pour l’automobile avec les chutes spectaculaires de Valeo (-59%), Renault (-35%) ou encore Michelin (-27%). Seul PSA s’en est sorti avec un gain remarquable de 10%. Bref, l’année a été difficile et 2019 s’annonce compliquée car la croissance ralentit en Europe et en Asie. Très bonne année quand même !