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Chaque matin, Nicolas Beytout analyse l'actualité politique et nous livre son opinion. Ce mercredi, il s'intéresse aux prévisions beaucoup plus optimistes et confiantes de l'OCDE pour 2021.

Ce mardi, l’OCDE a dévoilé des prévisions économiques beaucoup plus confiantes pour l’année 2021.

Malgré les alertes au confinement maintenu trois week-ends de plus à Dunkerque, malgré la tension qui s’exacerbe dans les hôpitaux, malgré les quatre à six semaines critiques pendant lesquelles il va falloir gagner la course de vitesse contre le virus, malgré tout, ça donne envie d’y croire.

Les chiffres de la croissance sont donc si bons que ça ?

Ils viennent d’être très nettement révisés à la hausse pour le monde entier et restent très élevés pour la France avec près de 6%. Et surtout, information extraordinaire, la production mondiale (c’est-à-dire l’usine monde, le business-monde) devrait dans les tous prochains mois retrouver son niveau d’avant la crise. Comme si le choc hallucinant, jamais vu, ce coup porté à l’économie par le confinement mondial, comme si tout ça était effacé. C’est une promesse que personne jusque-là n’aurait osé imaginer. La France a détruit beaucoup moins d’emplois qu’on ne le craignait l’an dernier : 285.000. C’est beaucoup trop, mais vu l’ampleur du séisme, on peut dire que le dispositif de sauvegarde mis en place par le gouvernement a tenu le choc. Voilà de quoi être un peu optimiste.

On a eu beaucoup de déconvenues depuis un an, beaucoup de fausses joies. Cette fois ce serait du solide ?

Possible, oui. Parce que pour la première fois, nous avons une arme fatale contre le virus : le vaccin. Plus on vaccinera vite, plus le monde se redressera fort. L’OCDE soutient par exemple que si la vaccination accélère, la croissance pourrait être plus vigoureuse encore. La France l’a enfin admis, le gouvernement l’a enfin compris. Et Jérôme Salomon qui, il y a un an, s’apprêtait à enfiler son costume de croque-mort pour égrener tous les soirs le nombre des décès, il promet aujourd’hui que le confinement de l’Ile-de-France n’est pas d’actualité. C’est un fait, le vaccin est la meilleure chance pour Emmanuel Macron de gagner le pari qu’il avait tenté de ne pas avoir verrouillé une troisième fois le pays.

Ça pourrait être mis à l’actif de son bilan ?

Sans aucun doute. Ce serait pour lui le scénario idéal : une reprise soutenue dès cet été et à l’automne, pile au moment de l’entrée progressive en campagne électorale. Ça n’effacera sûrement pas tous les ratés accumulés comme les tests, le gel ou les vaccins qui traînent. Mais on le sait bien, le climat du moment pèsera au moins aussi lourd que les mauvais souvenirs.