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Chaque matin, Alain Cirou nous explique en détails un évènement scientifique.

Les "fake news" ne sévissent pas qu’en politique. Les sciences aussi connaissent le problème des vérités tronquées.

De la terre plate aux vaccins qui tuent, les fameuses théories dites "alternatives" peuvent faire rire. Mais elles ont aussi toutes les raisons de nous inquiéter.

Il n’y a pas qu’en politique que sévit le phénomène des "fake news", ces informations délibérément fausses ou truquées. En science aussi, et dans de nombreux domaines, la désinformation fait des ravages et inquiète les chercheurs. Ce sont des canulars ou des tromperies ?

Un peu des deux.

On a vu récemment l’apparition de partisans de la Terre plate, par exemple. Avec la tentative de le prouver en lançant une fusée et faire une vraie photo (pas comme celles de ces propagandistes d’astronautes) où alors en montant dans un avion avec un niveau à bulle, en le surveillant pendant tout le vol, pour constater que la bulle n’a pas bougé en dehors du décollage et de l’atterrissage ! 

Ou encore, le réveil des adeptes de la Terre creuse, une vieille théorie qui suppose qu’elle a des ouvertures aux deux pôles et qu’elle dissimule un monde intérieur avec un soleil, des océans et des habitants qui ne sortent que rarement. C’est par un de ces trous que Adolf Hitler se serait échappé…

Mais on ne sait pas si on peut parler de canulars.

Parlons de tromperies, le vrai sens du terme "fake news", et là vous pouvez nous donner des exemples qui marquent le monde scientifique.

On peut citer le dossier du changement climatique. Quand Donald Trump affirme qu’il s’agit d’une invention des chinois pour nuire à l’occident, et coupe les crédits des chercheurs qui travaillent sur le sujet.

Mais ça devient plus inquiétant quand ça concerne la question des vaccins, des OGM ou du glyphosate.

La propagation de fausses nouvelles, comme celle qui rend le vaccin contre l’hépatite B responsable du développement de la sclérose en plaque, fait des ravages. Aujourd’hui, seulement 69 % des Français font confiance aux vaccins. Une aberration scientifique et médicale qui fait peser un risque sur toute la société. 

Mais qui produit ces fausses informations et comment faire pour s’en protéger ?

Pour beaucoup de monde dans la société (sauf pour les journalistes scientifiques évidemment) il est très difficile de vérifier l’information à la source.

Et on voit apparaître des sujets polémiques où sont présenté sur un pied d’égalité des opinions, des hypothèses non prouvées et des faits scientifiques établis.

Le tout commenté par des soi-disant "experts" qui peuvent être controversés, voire même désavoués dans les communautés scientifiques ; tout simplement parce que ça fait débat !

Mais il y a vraiment deux choses qui favorisent l’émergence des fake news scientifiques :

-       Les lobbys, les groupes de pression. Qui manipulent les données ou qui promeuvent les résultats qui leur sont favorables dans des dossiers comme l’alcool, le tabac, les pesticides, etc…

-       Le débat scientifique lui-même. La science ça n’est pas une vérité. C’est l’état des connaissances et des incertitudes à un moment donné. Par nature, c’est du doute.

Et ça, ça n’arrange pas les affaires d’une société qui veut des réponses à ses questions. Donc s’en protéger c’est rester vigilant !