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C’EST VOTRE QUESTION - Dans le cadre de l’émission "En direct avec les Français" avec François Hollande, Laurent Berbon a posé la question Caroline Roux, journaliste politique à Europe 1.

A l'occasion de son mi-mandat, François Hollande va à nouveau tenter de s'expliquer devant les Français, et de combattre son impopularité. Le chef de l'Etat sera l'invité d'une émission spéciale de 90 minutes  jeudi soir  sur TF1, intitulée "En direct avec les Français".  La réalisation a été confiée à Tristan Carné, qui officie sur The Voice et qui a co-réalisé le débat de l'entre-deux-tours de François Hollande face à Nicolas Sarkozy en 2012.

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Pendant l’émission, le chef de l’Etat se frottera notamment à un panel de Français. Nouveauté : François Hollande répondra aussi  à cinq questions d'internautes posées sur le site de la chaîne. Un rendez-vous capital alors qu’un récent sondage montre que 8 Français sur 10 ne souhaitent pas que le président de la République se représente à nouveau en 2017. Mais un exercice pas nouveau pour un président de la République. D’autres s’y sont livrés avant lui, avec plus ou moins de succès à chaque fois.  Mais qu’est-ce qu’une bonne prestation cathodique pour un président la République ?

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Faire une bonne audience. Comme le souligne, Caroline Roux, journaliste politique à Europe 1, ce qui compte d’abord, c’est l’audience. "Ca permet au président de montrer qu’il est au-dessus du lot, qu’il y a une attente de parole présidentielle". Et en la matière, le contre-exemple, c’est l’intervention de François Hollande dans l’émission Capital sur M6 en 2013. Il avait réuni 2,8 millions de téléspectateurs. Un échec médiatique alors que cette interview devait marquer le début d’une nouvelle séquence gouvernementale. La moyenne du magazine depuis la rentrée était pourtant de 3,4 millions. Pour sa dernière conférence de presse en septembre dernier, le chef de l’Etat avait là encore fait un mauvais score (2,2 millions) puisqu’il avait réuni deux fois moins d’audience que pour ce même exercice en janvier 2014 (2,9 millions).

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Maitriser son message. Lorsqu’il prend la parole "dans un moment de tension, le président doit apaiser, dans un moment de division il doit rassembler", relève Caroline Roux. L’exemple à suivre en la matière remonte aux années 80 lors du premier septennat de François Mitterrand. Ce dernier, alors considéré comme ringard est interrogé par l’animateur vedette du 13h de TF1 Yves Mourousi. Dans une interview qui brise les codes de l’interview présidentielle, l’animateur demande à François Mitterrand s'il est un président "chébran".  Le président socialiste, proche des 70 ans,  lui répond alors avec un certain aplomb : "Vous auriez dû dire câblé !". La formule fait mouche.

Mitterrand à la pagepar funram

Etre en phase avec le pays. "Le président de la République doit montrer qu’il n’est pas hors-sol, pas déconnecté du pays", explique Caroline Roux. Le contre-exemple en la matière : Jacques Chirac en  2005 dans l’émission  "Référendum : en direct de l'Elysée". En plein débat sur la Constitution européenne et alors que le "non" prend de l’ampleur dans les sondages,  le chef de l’Etat se confronte à de jeunes Français. Jacques Chirac termine l’émission en affirmant "je ne vous comprends pas, ça me fait de la peine", ce qui avait donné "l’image d’un président qui ne sent pas son pays", rapporte Caroline Roux. La suite, c’est la victoire du "non" au référendum , et une cote de popularité au plus bas pour Jacques Chirac dans la semaine qui a suivi l’émission.

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Réalisation : Maud Descamps