Thales s'offre Gemalto pour créer un géant de la sécurité numérique

thales 1280
Avec Gemalto, Thales va travailler sur "la transition du modèle de connexion des opérateurs vers la nouvelle SIM embarquée" ou eSIM. Image d'illustration. © KYLE GRILLOT / AFP
  • Copié
avec AFP
Avec cette acquisition, Thales "se classera parmi les trois principaux acteurs mondiaux" du secteur de la sécurité informatique.

Le groupe technologique français Thales a annoncé dimanche l'acquisition du numéro un mondial des cartes SIM Gemalto, pour former un géant mondial de la sécurité informatique, un secteur en plein essor.

3,5 milliards d'euros de chiffre d'affaires. Cet "accord de rapprochement" valorise Gemalto à environ 4,8 milliards d'euros et laisse sur le bord de la route le groupe Atos dont l'offre se montait à 4,3 milliards.  Thales, dont la sécurité est l'une des branches à côté de l'aérospatial, du transport et de la défense, et compte au total 64.000 salariés dans 56 pays, veut ainsi présider avec le spécialiste de la protection des données à la "création d'un leader mondial du marché en croissance rapide de la sécurité digitale", selon un communiqué commun. Avec cette acquisition, Thales "se classera parmi les trois principaux acteurs mondiaux" du secteur avec 3,5 milliards d'euros de chiffre d'affaires sur le marché en forte croissance de la sécurité numérique".

"Un projet de conquête" pour "deux jumeaux". Le groupe diversifié "apportera son activité numérique à Gemalto, qui continuera d'opérer sous sa propre marque, en tant qu'une des sept activités mondiales de Thales" et Philippe Vallée, directeur général de Gemalto, "prendra la tête de cette nouvelle activité". Patrice Caine, le PDG de Thales, un groupe qui pèse environ 18 milliards d'euros, a affirmé lors d'une conférence de presse téléphonique qu'il s'agit d'un "vrai projet de conquête, un accélérateur de croissance" pour "deux jumeaux dans le numérique". Sur le volet social, "Thales n'anticipe pas de suppressions d'emplois qui résulteraient de cette opération" et "s'engage à préserver l'emploi dans les activités françaises de Gemalto au moins jusqu'à fin 2019", selon le communiqué.

La transition vers le eSIM au programme. Il s'agit d'une "expansion commerciale qu'on va pouvoir jouer pour être plus fort sur l'ensemble du monde", a de son côté déclaré Philippe Vallée, directeur général de Gemalto. "Nous sommes en train de travailler sur la transition du modèle de connexion des opérateurs vers la nouvelle SIM embarquée", ou eSIM, pour les "opérateurs mobiles qui ont besoin de connecter de plus en plus d'objets", a-t-il assuré. Une carte SIM embarquée est une puce reprogrammable disponible en plusieurs formes et tailles. Elle reste dans l'appareil même lorsque l'utilisateur change d'opérateur.