STX : accord Paris-Rome, Fincantieri obtient de fait la majorité

Le gouvernement italien est resté ferme sur ses positions pour que le constructeur Fincantieri obtienne 51% des chantiers navals STX France.
Le gouvernement italien est resté ferme sur ses positions pour que le constructeur Fincantieri obtienne 51% des chantiers navals STX France. © LOIC VENANCE / AFP
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avec AFP , modifié à
Les chantiers de Saint-Nazaire vont passer sous pavillon italien, Fincantieri obtenant la majorité à 51%, selon des sources gouvernementales. 

Les gouvernements français et italien ont trouvé mercredi un accord pour résoudre la crise sur la reprise des chantiers navals STX-France. L'Italien Fincantieri va obtenir de fait la majorité, à 51%, a-t-on appris de sources gouvernementales en marge du sommet franco-italien à Lyon. Au terme de cet accord, Fincantieri obtient 50% des chantiers navals de Saint-Nazaire, en Loire-Atlantique, auxquels il faut ajouter 1% "prêtés" par l'Etat français, avec "droit de retour" pendant "12 ans" si l'Italien ne respecte pas ses engagements, a-t-on précisé de mêmes sources.

51%, le chiffre clé. En parallèle, dans le domaine de la défense navale, un groupe de travail va se pencher d'ici à l'été 2008 sur un rapprochement entre Fincantieri et Naval Group, l'ex DCNS, géant français de la construction navale militaire, selon ces sources. Même si Emmanuel Macron et Paolo Gentiloni, le chef du gouvernement italien, devaient aborder d'autres sujets à Lyon, dont la question des migrants et l'avenir de l'Union européenne, le feuilleton STX promettait de mobiliser leur attention.

Avant le sommet, le journal La Stampa évoquait un accord "compliqué" devant permettre à Paris de "sauver la face", "après avoir montré les muscles". 51% : c'est autour de ce chiffre clef que Rome et Paris bataillaient depuis juillet, le gouvernement refusant de laisser s'échapper l'un des fleurons de l'industrie française, dont le constructeur italien Fincantieri veut racheter 51% du capital. La solution trouvée (51% dont 1% prêtés par la France avec droit de retour) prévoit de donner, comme ils le souhaitaient, la direction opérationnelle aux Italiens tandis que les Français ont un droit de veto sur le choix du Pdg et diverses questions stratégiques dont l'emploi.

La naissance d'un "Airbus des mers". L'alliance capitalistique entre STX France et Fincantieri devrait, selon la presse italienne, être élargie à Naval Group. En contrepartie des concessions françaises, le sommet de Lyon donnera le coup d'envoi d'un "Airbus des mers", civil et militaire, qui pourrait voir Fincantieri et Naval Group participer ensemble à des appels d'offre à l'étranger et peut-être échanger des participations. Avec Naval Group, Fincantieri a déjà collaboré aux programmes de frégate Fremm et Horizon.