Sous-marins vendus par DCNS à l’Australie : de "très loin" le plus gros contrat jamais décroché par la France

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La construction, par la France, de la prochaine génération de douze sous-marins australiens devrait générer de nombreux emplois, à la fois en Australie et dans l'Hexagone.

Le groupe français DCNS a remporté mardi un contrat colossal portant sur la construction de douze sous-marins australiens. Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, a salué au micro d'Europe 1 "une grande victoire de l’industrie navale française", affirmant que ce contrant allait créer "des milliers d’emplois" en France.

Excellence française. Pour Vincent Groizeleau, rédacteur en chef de Mer et Marine, c’est la viabilité du dossier français qui a fait basculer la compétition en faveur de Paris. "Le design qui a été vendu est celui qui a été adopté par la marine nationale. […] Une grosse partie des études était déjà faite. C’est un projet qui n’était pas un sous-marin de papier, comme ce que proposaient par exemple les Allemands, et technologiquement parlant il était plus performant que ce que proposaient les Japonais", explique-t-il au micro d'Europe Midi, tout en précisant que la négociation entre les deux pays devait encore être finalisée.

Un record. Chiffré à 34 milliards d'euros, ce contrat est de "très très loin" le plus gros jamais décroché par la France, rappelle Vincent Groizeleau. "Le dernier record, c’était pour les sous-marins brésiliens, on était à 7 milliards en 2006." Concernant les débouchés économiques, le journaliste se veut pourtant prudent : "Les bateaux vont être construits à Adélaïde, dans le sud de l’Australie, où il va y avoir 3.000 emplois de créer à peu près pour ce projet. En France, c’est plus difficile à dire pour le moment, parce que ça va dépendre des négociations qui vont s’achever dans les mois qui viennent, pour savoir exactement qui fait quoi".

Si les submersibles seront assemblés en Australie, certaines pièces ne peuvent être conçues qu'en France : "On fait du transfert de technologie […], il y a un certain nombre d’équipements, notamment stratégiques, que l’on construit en France, et qui seront expédiés là-bas. Il va y avoir aussi de la formation, du soutien sur place, donc c’est assez dur, aujourd’hui, de dire combien on crée d’emploi exactement." 

De futurs mégacontrats ? L'industrie militaire française vise d'autres marchés, et le mégacontrat australien pourrait lui permettre de peser d'avantage dans les négociations à venir. Des discussions sont actuellement en cours avec la Norvège, avec à la clef la livraison de 6 navires. "C’est un contrat à ne pas rater parce qu’il y aura une charge de travail à priori encore plus forte, avec des sous-marins à construire en France car les Norvégiens n’ont pas de chantiers", relève Vincent Groizeleau, qui évoque également des négociations avec le Moyen-Orient, dont l'Egypte.