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Jean Guisnel, journaliste spécialiste des questions de défense, est revenu lundi sur Europe 1 sur la difficile vente de Rafale à l'Inde.
INTERVIEW

Lundi, les autorités indiennes et françaises annonçaient la conclusion d'un accord pour la vente de 36 Rafale à New Delhi. Une bonne nouvelle en apparence, à nuancer fortement en réalité : les modalités financières "restent à définir", a en effet précisé le Premier ministre indien, Narendra Modi. Pour Jean Guisnel, journaliste au Point spécialiste des questions de défense, la transaction est donc loin d'être conclue.

"Il faut de la patience". "Avec les Indiens, c'est toujours compliqué", a expliqué le journaliste au micro d'Europe Midi lundi. "Il faut de la patience, les négociations sont extrêmement difficiles". Si le chef de l'Etat français a assuré que les "aspects financiers" de l'achat de Rafale seraient réglés "dans les jours prochains", Jean Guisnel est beaucoup moins optimiste. "Il faut que François Hollande se souvienne que lorsque les Indiens ont acheté 66 avions aux Anglais, ils ont commencé les négociations en 1978 et signé le contrat en 2004", a t-il rappelé.

Annulation de contrat. Même un accord intergouvernemental tel que celui qui a été trouvé ne garantit rien. "En 2007, les Indiens ont signé pour l'achat de 187 hélicoptères Fennec", a pointé Jean Guisnel. "Ils ont annulé le contrat, avant de le relancer." Ce n'est pas la première fois que la vente du Rafale se révèle plus difficile que prévu. L'avion a longtemps été réputé invendable, après l'échec de plusieurs contrats, notamment avec le Brésil. Pour Jean Guisnel, "le Rafale n'est pas plus difficile à vendre qu'un autre avion. Mais la spécialité française, c'est de vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué".