Prélèvement à la source : l'U2P va boycotter les réunions d'information de Bercy

Seulement 1,3% des déclarants en ligne ont opté pour le taux neutre avant l'entrée en vigueur de l'impôt à la source.
Seulement 1,3% des déclarants en ligne ont opté pour le taux neutre avant l'entrée en vigueur de l'impôt à la source. © AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Opposée à l'entrée en vigueur du prélèvement à la source en 2019, l'Union des entreprises de proximité redoute une surcharge de travail pour les petits patrons.

L'U2P, qui représente les artisans, les commerçants et les professions libérales, a annoncé mercredi qu'elle boycotterait les réunions du Comité de pilotage du prélèvement à la source organisées par Bercy en province, pour protester contre cette réforme prévue pour 2019.

"Simulacre de concertation". "Regrettant ce simulacre de concertation, les représentants de l'U2P n'ont plus leur place aux réunions du Comité de pilotage du prélèvement à la source", dont la prochaine doit se tenir jeudi à Béthune, dans le Pas-de-Calais, en présence du ministre de l'Action et des Comptes publics Gérald Darmanin, écrit l'organisation patronale dans un communiqué.

Un "choc de complexité" à venir ? Elle déplore que Gérald Darmanin "reste sourd à ses demandes et à l'inquiétude très forte des 2,3 millions de chefs d'entreprise de proximité" face à ce dispositif qui prévoit de confier la collecte de l'impôt aux employeurs. "Coûts techniques et de gestion supplémentaires, temps passé improductif, risques de tensions avec les salariés qui vont voir leur salaire net baisser… Les chefs d'entreprise craignent à juste titre un choc de complexité au 1er janvier 2019", explique-t-elle.

Demande de "compensations financières". "Soit l'administration fiscale reprend cette mission qui est la sienne, soit le gouvernement doit prévoir des compensations financières pour nos entreprises", estime Alain Griset, président de l'U2P, cité dans le communiqué. À six mois de l'entrée en vigueur du prélèvement à la source, la grogne ne faiblit pas chez les petits patrons, qui redoutent une "surcharge" de travail. Fin juin, la Capeb, représentant les artisans du bâtiment, a rappelé son opposition fondamentale dans une lettre au gouvernement publiée en pleine page du journal Le Parisien.