Chômage : Pôle emploi publie ses premiers chiffres de 2016, année de vérité avant la présidentielle

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C.C avec AFP , modifié à
Le nombre de chômeurs inscrits fin janvier est attendu mercredi à 18 heures. Ce sont les premiers d'une année 2016 cruciale pour l'avenir présidentiel de François Hollande.

Le gouvernement dévoile mercredi les chiffres de Pôle emploi à la fin janvier, les premiers d'une année 2016 cruciale pour l'avenir présidentiel de François Hollande, alors que l'Unedic ébauche un scénario de baisse artificielle du chômage.

De nouveaux records de chômage fin 2015. Le président a réaffirmé vendredi qu'il ne briguerait pas de second mandat sans baisse du chômage. Il avait été plus précis au cours des mois précédents, posant comme condition une diminution "crédible" au cours de l'année 2016. L'indicateur de Pôle emploi a atteint de nouveaux records fin 2015, avec 3,59 millions de chômeurs en métropole, 5,78 millions en comptant l'outre-mer et les demandeurs d'emploi exerçant une activité. 

670.000 chômeurs supplémentaires depuis 2012. En près de quatre ans de mandat, le chef de l'Etat n'a connu que sept mois de baisse, et Pôle emploi a vu affluer, sur la période, environ 670.000 chômeurs supplémentaires en métropole. Mais le chômage a connu, en 2015, sa plus faible hausse depuis 2010. Dans le même temps, le secteur privé a enregistré, pour la première fois depuis 2011, des créations nettes d'emplois salariés, toutefois insuffisantes pour absorber la hausse de la population active. Ces améliorations ont fait dire à la ministre du Travail, Myriam El Khomri, que "la courbe du chômage s'inversera(it) en 2016".

Des prévisions jugées optimistes par le FMI et Bruxelles. Pour parvenir à une baisse réelle du chômage, le gouvernement compte sur l'accélération de la croissance. Elle a atteint 1,1% en 2015, après trois années moroses, et l'exécutif prévoit 1,5% en 2016, soit le minimum, selon les économistes, pour faire reculer le chômage en France. Mais plusieurs organisations jugent cette prévision optimiste: le FMI et Bruxelles tablent sur 1,3%, l'OCDE sur 1,2%, la Banque de France sur 1,4%. Le gouvernement espère aussi un coup de pouce des partenaires sociaux, qui ont commencé lundi à renégocier les règles de l'assurance chômage

Le gouvernement mise aussi sur la réforme du Code du travail. A plus long terme, l'exécutif compte sur le projet de réforme du code du travail porté par Myriam El Khomri pour lever la "peur de l'embauche" invoquée par les chefs d'entreprises. Entre autres mesures de flexibilité, le texte, qui suscite l'hostilité des syndicats et de la gauche, clarifie les conditions de licenciement économique pour sécuriser les employeurs et prévoit des indemnités prud'homales plafonnées en cas de licenciement sans cause réelle et sérieuse. Mais pour que cette réforme ait un effet sur l'emploi, encore faut-il qu'elle soit adoptée.