Ordonnances code du Travail : les Français mitigés

Des manifestations contre les ordonnances ont eu lieu la semaine dernière.
Des manifestations contre les ordonnances ont eu lieu la semaine dernière. © ERIC CABANIS / AFP
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avec AFP , modifié à
Les ordonnances amélioreront la compétitivité des entreprises, mais pas les conditions de travail des salariés, selon une majorité de Français interrogés. 

Les ordonnances réformant le droit du travail amélioreront la compétitivité des entreprises, mais pas les conditions de travail des salariés, anticipent une majorité de Français, selon un sondage BVA pour La Tribune publié mardi. Selon l'enquête d'opinion, 58% des Français estiment que la réforme du gouvernement permettra "d'améliorer la compétitivité de la France", mais ils ne sont que 24% à en attendre un impact positif sur les "conditions de travail". En outre, moins d'un sur deux (45%) pensent que la réforme permettra de "lutter contre le chômage".

Le mouvement de contestation ne fédère pas. Mais selon l'institut de sondage, l'accueil des ordonnances est meilleur que celui réservé à la future loi El Khomri fin février 2016, une semaine après la présentation de sa première version, qui contenait des mesures finalement abandonnées qui se retrouvent aujourd'hui dans les ordonnances: plafonnement des indemnités prud'homales, périmètre national pour apprécier les difficultés économiques des groupes qui licencient en France. Selon un sondage BVA réalisé à l'époque, seulement 41% des Français en attendaient une amélioration de la compétitivité, 30% des effets contre le chômage et 15% une amélioration des conditions de travail.

Cette année, deux mesures sont bien accueillies : le développement de la consultation directe des salariés dans les petites entreprises (74% favorables) et la fusion des instances représentatives du personnel (64%). En revanche, les Français sont plus partagés sur le développement des "CDI de projet" (45% pour, 53% contre) et très réticents au plafonnement des indemnités prud'homales en cas de licenciement abusif (59% contre). Par ailleurs, le mouvement de contestation contre les ordonnances divise les Français: 50% le soutiennent, 48% le désapprouvent.