Livret A 2000*1000 1:18
  • Copié
Romain David
Alors que le taux du livret A va passer de 0,75% à 0,5% en février, Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’Épargne, rappelle au micro d'Europe 1 que ce type de compte, très apprécié des Français, n'a jamais eu pour fonction d'être un produit de placement à long terme.
INTERVIEW

C'est une première depuis 2015 : le taux du livret A est revu à la baisse. Il va passer au 1er février de 0,75% à 0,50%, a annoncé le ministère de l'Economie mercredi soir. "Ça n’est pas une bonne nouvelle pour les détenteurs de livret A, soit plus de huit Français sur dix", reconnaît au micro de Matthieu Belliard, sur Europe 1, Philippe Crevel, le directeur du Cercle de l’Épargne. Ainsi, par rapport à l’inflation, qui est supérieure à 0,5% actuellement, "le livret A a un rendement réel négatif."

Par exemple, un épargnant qui dépose 5.000 euros sur un livret A perdra sur une année 12,50 euros. "Le capital que l’on met sur le livret sera plus faible à la fin de l’année que si l’on avait pris en compte l’inflation", explicite Philippe Crevel.

Mais, insiste cet économiste, "on ne s’est jamais enrichi avec le livret A." Très populaire auprès des Français, "il reste de l’épargne de précaution, de court terme". En effet, le Livret A a davantage une fonction de bas de laine, il permet idéalement de faire face à des dépenses sur trois à six mois, même si les Français ont tendance à l’utiliser comme un produit d’épargne classique. "Les sommes déposées sur le livret A sont d’ailleurs assez importantes, près de 300 milliards d’euros actuellement", souligne Philippe Crevel.

Où placer son argent ? 

Pour ce spécialiste, baisser le livret A est aussi une manière pour l’exécutif de pousser les Français à se tourner vers d’autres produits de placement, comme l’assurance vie ou le plan d’épargne en actions. "On investit sur le marché financier, mais avec un risque de fluctuation". Reste également l’immobilier, avec toutefois un risque réel d’endettement. "Les crédits augmentent énormément et la Banque de France invite les ménages à ne pas trop s’endetter. Elle demande aux banques d’être plus circonspectes, car les prix de l’immobilier sont très élevés, et il faut emprunter de plus en plus", avertit Philippe Crevel.