Michel Combes : un départ entaché d'irrégularités

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Emmanuel Duteil avec J.R. , modifié à
Le départ de l'ancien patron d'Alcatel-Lucent, qui doit toucher 13,7 millions d'euros sur trois ans, est entaché d'irrégularités, selon nos informations. 
INFO EUROPE 1

La polémique sur la prime de 14 millions d'euros accordée à Michel Combes n'est pas terminée. Selon nos informations, les conditions du départ de l'ex-directeur général d'Alcatel-Lucent sont entachées d'importantes irrégularités. Le Haut comité du gouvernement d'entreprise (HCGE), sollicité par le Medef, remet en cause le montant des indemnités dans son avis au gouvernement.

La clause de non-concurrence en question. Le HCGE a pointé d'importantes irrégularités. "Il suffit de lire le code et de voir ce qu'a proposé Alcatel à Michel Combes comme conditions de départ pour se rendre compte que ça ne colle pas. On va voir maintenant ce qu'ils font", a confié une source proche du dossier à Europe 1. La clause de non-concurrence de plus de 4 millions d'euros, revue à la hausse au beau milieu de l'été alors que Michel Combes avait retrouvé un poste de président du conseil d'administration de SFR-Numéricable, peut  poser problème.  

Alcatel décidera en fin de semaine. Alcatel va devoir maintenant réunir son conseil d'administration pour répondre au Haut conseil. Une réunion qui devrait se tenir au plus tard en fin de semaine et à l'issue de laquelle l'entreprise décidera si elle se conforme ou non à l'avis du HCGE. Alcatel pourrait donc, sauf énorme surprise, revenir sur certains points de la rémunération de Michel Combes. L'Autorité des marchés financiers, le gendarme de la Bourse, examine également cette affaire et doit rendre à son tour ses conclusions d'ici quelques semaines. L'institution pourrait ainsi infliger une amende à l'entreprise.

Macron avait dû réagir. Michel Combes, qui a quitté la tête de l'équipementier de télécoms en septembre, va recevoir d'ici 2018 près de 14 millions d'euros de prime de départ. Ces sommes font grincer des dents les syndicats, encore sous le coup d'un plan de suppression de postes : 10.000 dans le monde dont plus de 600 en France. Face à la polémique, le ministre de l'Economie Emmanuel Macron avait qualifié le montant accordé à Michel Combes de "choquant" et "pas acceptable".