2016, année noire pour l'agriculture ? "On n'avait jamais vu ça depuis l'après-guerre. Même 1976 aura été meilleure que cette année 2016", constate Xavier Beulin, président de la FNSEA, la fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles, invité jeudi sur Europe 1. "Globalement beaucoup d'exploitations vont subir des demi chiffres d'affaires. Cela se chiffre en milliards d'euros de perte."
L'impact des inondations. Plusieurs éléments expliquent ces mauvaises récoltes. "Les marchés sont particulièrement dégradés depuis deux ans sur la viande, sur le lait en particulier", précise Xavier Beulin. Aussi, le pays a subi "des intempéries très importantes, une luminosité au mois de juin complètement absente, et du coup les récoltes de grains sont en large baisse".
Toute la moitié nord concernée. Les blés, les orges… "Toute la moitié nord est impactée. Il y a un périmètre extrêmement important que l'on n'a jamais vu. C'est là où se concentre l'essentiel des grandes cultures de céréales en France". En légumes, "la récolte de printemps a été désastreuse", complète le président de la FNSEA. "Il y aura sûrement un rattrapage cet été, mais cela ne fera pas les chiffres d'affaires attendus."
Un plan global. Pour compenser ces pertes, il faut selon Xavier Beulin un plan de refinancement de l'agriculture global, au delà de celui annoncé par Stéphane Le Foll, le ministre de l'Agriculture. Ce dernier a décidé mercredi d'un plan d'aide aux céréaliers français. "C'est une première annonce du ministre, j'en prend acte, mais l'on voit que pour des pertes qui se chiffrent en milliard, c'est un autre plan qu'il nous faudra. Il y a un enjeu majeur. On commence désormais à parler d'impact sur la croissance et sur le PIB."