Manifestation à Amiens de salariés de l'usine Whirlpool, bientôt fermée

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Une centaine de salariés contestent une "délocalisation injustifiée". © FRANCOIS NASCIMBENI / AFP
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avec AFP
A Amiens, une centaine de salariés de Whirlpool ont contesté la fermeture de leur usine prévue pour 2018, qui doit être délocalisée en Pologne.

Quelque 150 personnes ont manifesté dans les rues d'Amiens, dans la Somme, samedi après-midi pour s'opposer à la fermeture annoncée pour 2018 de l'usine d'électroménager Whirlpool, comptant 290 salariés. "Non à la fermeture de Whirlpool", "Whirlpool délocalise pour gagner plus !", ont scandé des salariés accompagnés de leur famille et de sympathisants. "On veut sensibiliser les habitants à notre cause, pour qu'ils soient solidaires et qu'on ne nous oublie pas", a ainsi expliqué François Gorlia, membre de la CGT. 

Une usine pourtant rentable. Après un départ de la mairie, les manifestants, sous les drapeaux de l'intersyndicale CGT-CFDT-CFTC-CFE/CGC, se sont ensuite rendus dans un magasin Boulanger, vendant les marques de Whirlpool, pour parler avec des clients et leur distribuer des tracts. "620.000 sèche-linges ont été produits en 2016 à l'usine, elle est rentable (...) Whirlpool a décidé pour son seul profit de la fermer début 2018 pour s'implanter en Pologne. Résultat... un drame social de plus pour la région !", pouvait-on lire sur ces tracts. Ils accusent l'usine de délocaliser uniquement pour des profits : "Whirlpool, c'est 800 millions de dollars de bénéfice, 21 milliards de chiffre d'affaire (...) mais ils fabriquent des chômeurs en France. Nous en appelons à la solidarité des Amiénois et à toute la France".

Délocalisation en Pologne. Aux côtés des manifestants, la maire d'Amiens, Brigitte Fouré (UDI), est venue apporter son soutien et exige que "Whirlpool vende son site pour un euro symbolique à un repreneur dans le cadre d'une réindustrialisation du site qui permettrait la reprise de tous les salariés". Fin janvier, le groupe américain, n°2 mondial du gros électroménager, avait indiqué son intention de délocaliser la production en Pologne, appelée à devenir "le point central" de sa nouvelle plateforme de production de sèche-linge pour la région Europe, Afrique et Moyen-Orient. L'objectif déclaré est de bénéficier de "plus fortes économies d'échelle" et ainsi "sauvegarder sa compétitivité" dans un contexte "de plus en plus concurrentiel". L'usine d'Amiens employait encore 1.300 personnes en 2002, avant une succession de plans sociaux. Aux 290 salariés s'ajoutent 250 intérimaires employés quasiment en permanence et une centaine de salariés du sous-traitant pour les plastiques, Prima, installé sur le site même de l'usine.