Licenciés il y a 4 ans, ils découvrent que leur patron est cité dans les "Panama Papers"

Les salariés licenciés ont été soutenus par Eva Joly (EELV) en 2012.
Les salariés licenciés ont été soutenus par Eva Joly (EELV) en 2012. © JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP
  • Copié
avec Sebastien Guyot
Un industriel français aurait dissimulé 22 millions d'euros dans des paradis fiscaux, alors qu'il fermait une entreprise pour raisons économiques en 2012. 

Il n’y a pas que les grands de ce monde qui auraient caché des choses au fisc. Le patron d’une petite entreprise de la Drôme est lui aussi éclaboussé par le scandale "Panama Papers". L’émission de France 2 Cash Investigation a révélé mardi soir que Richard Autajon aurait dissimulé 22 millions d’euros via des sociétés offshore dans des paradis fiscaux.   

Fermeture économique d'une entreprise en 2012. C'est donc avec stupéfaction que les 37 anciens salariés d’une entreprise du groupe Autajon dans la Sarthe, licenciés lors de sa fermeture pour raison économique en 2012, ont découvert que leur ex-patron figurait sur la liste de "Panama Papers". "Je suis vraiment écœuré. Il a fallu que je déménage cinq fois en deux ans pour trouver du travail (…) Je ne suis pas sûr que (le patron) pense à ses salariés, il pense surtout à son compte bancaire", a témoigné un ancien imprimeur au micro d’Europe 1.

Une situation en passe d’être régularisée. Le compte bancaire de Richard Autajon s’élèverait à 130 millions d’euros, ce qui en fait la 4.000e fortune de France. Son entreprise, spécialisée dans la fabrication d’étiquettes pour l'agro-alimentaire, emploie 4.000 salariés dans le monde, dont plusieurs centaines dans la Drôme. L’industriel ne dément pas avoir caché sa fortune. De l’argent "personnel" et non celui de la société, précise son avocat, qu ajoute que cette situation est en passe d'être régularisée avec le fisc français. 

Les salariés licenciés mènent le combat judiciaire. Mais pour Christian Chesnot, délégué CGT qui défend les 37 salariés licenciés, le combat judiciaire continue : un procès en appel est prévu au moins d’octobre. "Il n’y avait pas lieu de fermer cette entreprise. En plus une toute petite entreprise, qui représente 1% de son chiffre d’affaire", assure-t-il.