LGV : après Paris-Bordeaux, l'extension vers Toulouse en question

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Benjamin Peter et A.D. , modifié à
La poursuite de la ligne grande vitesse (LGV) Paris-Bordeaux vers Toulouse à l'horizon 2024 divise les acteurs des régions Nouvelle-Aquitaine et Occitanie.

La SNCF met en vente ses billets pour l'été dès mercredi, et notamment sur les nouvelles lignes TGV qui permettent des trajets plus rapides vers Bordeaux ou Rennes. Le président de la SNCF Guillaume Pépy annonce déjà l'étape suivante : Toulouse en 2024. La Ville rose serait alors à trois heures de Paris. Mais le chantier s'avère très coûteux et dans la région, le débat fait rage.

"Pas rentable". Toute la question est de savoir s'il est judicieux d'investir neuf milliards d'euros pour gagner une heure de trajet. La réponse est catégoriquement non pour Claude Semin, porte-parole des opposants en Nouvelle-Aquitaine et en Occitanie. "C'est une stupidité économique, une stupidité environnementale. On sait qu'en-dessous de 300 kilomètres, c'est aberrant de construire une LGV. Ce n'est pas rentable du tout, on fout de l'argent par la fenêtre", estime-t-il.

Un atout de croissance. Le discours diffère dans la bouche de Jean-Louis Choisy, président d'Eurosud transports qui regroupe les chambres de commerce et les collectivités locales des régions concernées. Pour lui, depuis la signature de la déclaration d'utilité publique par le gouvernement, l'intérêt de la LGV ne fait plus de doute, puisque des milliers d'emplois sont en jeu. "Le souhait est peut-être pour certains d'aller plus vite à Paris, mais c'est aussi et surtout d'aller plus vite entre les grandes villes elles-mêmes qui génère la croissance", souligne-t-il. "Aujourd'hui, pour choisir où ils se développent, les investisseurs regardent les temps de transport."

Il explique également que si le prolongement vers Toulouse devrait être abandonné, l'Occitanie serait en droit de demander le remboursement des sommes qu'elle a investies sur la ligne Bordeaux-Tours, soit 250 millions d'euros.