Le tribunal de Strasbourg confie la reprise d'Ascoval à British Steel

Le plan prévoit la reprise des 270 salariés que comptait l'aciérie Ascoval.
Le plan prévoit la reprise des 270 salariés que comptait l'aciérie Ascoval. © FRANCOIS LO PRESTI / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Le tribunal de Strasbourg a tranché jeudi, en confiant la reprise de l'aciérie Ascoval à British Steel. 

Le tribunal de grande instance (TGI) de Strasbourg a confié jeudi la reprise de l'aciérie Ascoval de Saint-Saulve, dans le Nord, à British Steel, après quatre années de rebondissements incessants. La chambre commerciale "arrête le plan de cession de (...) Ascoval à la société Olympus Steel Ltd", maison-mère de British Steel, a indiqué le greffe du TGI de Strasbourg.
La prise d'effet de cette cession a été fixée au "15 mai 2019 à minuit", a-t-il précisé.

Le plan de reprise prévoit notamment la reprise de l'ensemble des 270 salariés que compte encore Ascoval "avec l'ensemble de leurs droits acquis", ont indiqué dans un communiqué conjoint Ascoval et British Steel. "Nous avons été très impressionnés, malgré les difficultés traversées, par le dynamisme, la motivation exemplaire et les qualités techniques des équipes, ainsi que par le soutien de toutes les parties prenantes", a souligné le président de British Steel, Roland Junck, cité dans le communiqué. "Nous avons aussi pu apprécier la modernité des équipements de l'aciérie (...), son emplacement stratégique qui facilite l'interaction avec les marchés européens, et (...) ses qualités environnementales et économiques", a-t-il ajouté.

Un projet permettant "d'assure la stabilité financière de l'aciérie". "Nous sommes très heureux et soulagés de passer sous l'étendard British Steel, qui compte parmi les principaux fabricants d'aciers en Europe et spécialistes des produits longs", s'est réjoui le président d'Ascoval, Cédric Orban, également cité dans le communiqué. "Le projet (de British Steel) est solide en terme de développement industriel" et "permet d'assurer la stabilité financière de l'aciérie", a-t-il ajouté.

Deux candidats jugés pas assez crédible. British Steel était l'unique candidat suffisamment solide encore en lice après la défection lors de l'ultime audience, le 24 avril, du fabricant italien d'aciers spéciaux Calvi Networks, contraint de jeter l'éponge faute d'avoir pu boucler son plan de financement. Encore formellement sur les rangs, l'industriel régional Pascal Cochez et le fonds SecuFund Industry, n'étaient pas jugés pas assez crédibles par les acteurs du dossier pour assurer l'avenir du site nordiste.

Une liquidation judiciaire en 2018. Créée en 1975 par Vallourec et devenue Ascoval en 2017, l'aciérie qui fabrique des tubes d'aciers spéciaux attend un repreneur depuis la liquidation judiciaire en février 2018 du groupe Asco Industries, auquel le sidérurgiste Vallourec avait cédé 60% de l'usine. Dans un premier temps, les magistrats strasbourgeois avaient accordé la reprise d'Ascoval au franco-belge Altifort. Mais fin février, celui-ci s'était désisté, incapable de réunir les fonds nécessaires. Cet épisode avait été vécu comme une véritable douche froide par les salariés.

Bruno Le Maire sur le site d'Ascoval

Bruno Le Maire a remercié jeudi les salariés d'Ascoval, estimant qu'ils avaient ensemble "sauvé leur outil de production". "Le seul message que je suis venu vous adresser ici, c'est un immense merci" aux "organisations syndicales", aux "salariés", a déclaré jeudi après-midi le ministre de l'Economie devant une trentaine des 270 salariés de l'usine. "Les ouvriers ont une force d'âme en France, vous l'avez prouvé (...) C'est vous qui avez sauvé votre outil de production !", a-t-il dit depuis une estrade, où il se trouvait avec plusieurs élus de tous bords, dont le président de la région Hauts-de-France Xavier Bertrand (ex-LR), le maire de Valenciennes Laurent Degallaix (UDI) ou encore le député PCF Fabien Roussel. "C'est la fin du feuilleton Ascoval, mais c'est une jolie fin, ça arrive suffisamment rarement pour que ce soit souligné" a-t-il poursuivi, voyant "plein de leçons à tirer de cette histoire": "quand on veut, on peut. Tous ceux qui pensent que la politique, ça ne sert plus à rien, que la mobilisation, ça ne sert plus à rien, que le travail collectif, ça ne sert plus à rien, vous venez de leur infliger un démenti cinglant".