Le traitement des ordures ménagères coûte toujours plus cher aux Français

© Romain Doucelin / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
  • Copié
Tiphaine Dubuard / Crédits photo : Romain Doucelin / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Dans un communiqué de presse, l’association de consommateurs UFC-Que Choisir alerte sur la hausse de la taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM) en France et pointe du doigt des grands écarts de prix entre les territoires.

C’est une étude publiée ce mardi par l’UFC-Que Choisir. Selon les données récoltées par l’association de consommateurs, le montant de la TEOM, taxe payée par les propriétaires d’un bien pour le traitement de leurs ordures ménagères, a augmenté de 6% entre 2020 et 2022 pour atteindre 125 euros par an.

De fortes disparités

Pire, dans certaines villes, elle dépasse même les 200 euros comme à Marseille où chaque habitant paye 217 euros par an. À Saint-Jean-Cap-Ferrat, près de Nice, c’est presque deux fois plus, avec une taxe qui atteint 400 euros, soit trois fois plus que la moyenne nationale.

Des disparités qui s’expliquent par deux facteurs. D’abord, le prix de l’immobilier. La taxe d’enlèvement des ordures ménagères se calcule en partie sur une base cadastrale qui correspond au loyer théorique d’un bien. Ainsi, plus le prix au mètre carré est cher, plus la taxe va être coûteuse pour les habitants d’une ville, quel que soit le volume de déchets produits.

Second facteur de calcul, le taux voté par la collectivité. Celui-ci varie d’un territoire à l’autre et dépend du coût du traitement des déchets : salaires, nombre de passages ou encore accessibilité des lieux. Par exemple, il est possible que le taux soit plus élevé dans une ville particulièrement enclavée.

Manque de transparence

Mais selon Juliette Vacant, chargée d’étude à l’UFC-Que Choisir, ces éléments ne suffisent pas à expliquer l’augmentation croissante de la taxe d’enlèvement d’ordures ménagères. "Ce n’est pas normal qu’une ville comme Le Havre soit, par rapport à Brest, beaucoup plus cher", s’étonne-t-elle. "Ce serait pertinent d’interroger les communes et les collectivités en plus pour mieux comprendre comment ils expliquent ces niveaux de taxe élevé."

La chargée d’étude pointe également du doigt le manque de transparence de certaines communes. Selon elle, plusieurs rapports de collectivités ne précisaient pas dans le détail les dépenses liées à la prise en charge des ordures ménagères. "Ce qui est gênant, c’est que cette taxe est un petit peu invisible comme elle est dans la taxe foncière", estime la responsable de l’UFC.

Toujours selon l’association de consommateurs, chaque habitant produit en moyenne 561 kilos de déchets ménagers par an tandis que chaque tonne d’ordures coûte en moyenne 244 euros.