Le Japon adopte un plan de relance à plus de 240 milliards d'euros

Shinzo Abe a annoncé un plan de relance à 240 milliards d'euros le 27 juillet dernier.
Shinzo Abe a annoncé un plan de relance à 240 milliards d'euros le 27 juillet dernier. © STR / JIJI PRESS / AFP
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avec agences , modifié à
Le gouvernement japonais a validé mardi des dépenses massives dans le but de redémarrer le moteur économique de l'archipel.

246,6 milliards d'euros, c'est la somme colossale que le gouvernement japonais a choisi de débloquer ce mardi. La mesure est claironnée de longue date, puisque le Premier ministre Shinzo Abe en avait annoncé le principe dès la semaine dernière, sans rentrer dans les détails. L'État nippon met effectivement sur la table 118 milliards, le reste du plan étant possible grâce à des partenariats public-privé et d'autres crédits qui échappent aux fonds publics.

La relance par l'endettement. Ces dépenses monumentales ne sont pas le contrecoup de l'austérité. Déjà lourdement endetté (250% du PIB), le Japon espère toujours se sortir de sa crise structurelle par la relance. Le problème majeur de l'économie nippone est la déflation. Les prix ont chuté de 0,5 % sur un an tandis que la consommation ne repartait pas pour autant à la hausse. La croissance, elle, tournait autour de 1,2% en 2015.

Sur tous les fronts. Les dépenses allouées par l'État et les collectivités locales (65,7 milliards d'euros) auront comme objectif de faire redémarrer le tourisme et l'agriculture, lutter contre le déclin démographique (en facilitant la garde d'enfants), ou d'aider les régions sinistrées par les séismes de mars 2011 et d'avril dernier. Un volet est également dédié au soutien des entreprises pénalisées par la sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne.

Ces entreprises japonaises sont doublement impactées par le "Brexit" : d'une part, leur accès au marché européen depuis leur implantation au Royaume-Uni est compromis, d'autre part le yen a connu une dévaluation peu après l'annonce des résultats du référendum britannique. Dernier chantier économique, le plan comprend plus de 52 milliards d'euros en équivalent de prêts à bas coût pour les grands projets d'infrastructures. On parle par exemple de poursuivre la ligne à grande vitesse Maglev qui doit désormais relier Tokyo à Osaka grâce à la technologie de "lévitation" électromagnétique.