"Le compte n’y est pas" : le dispositif Pinel menacé

  • Copié
Nicolas Barré
L’avantage fiscal incitant aux investissements dans l’immobilier coûte trop cher à l’Etat, selon l’inspection des Finances. Il y a donc fort peu de chances pour que le dispositif Pinel, qui doit prendre fin en 2021, soit prolongé, du moins en l’état.

L’Inspection des finances et le Conseil du développement durable ont fait leurs calculs. Dans un rapport remis au gouvernement, ils estiment que l’Etat est perdant avec ce dispositif qui coûte cher : 2 milliards d’euros par an, pour une efficacité contestable. Les professionnels de l’immobilier ont toujours défendu le Pinel et les dispositifs qui l’ont précédé : Scellier, Borloo, Duflot etc. Avec un argument : ce que ça coûte à l’Etat en avantages fiscaux accordés aux particuliers, le fisc le récupère grâce aux recettes de TVA sur la construction de logements neufs. Eh bien non ! Le compte n’y est pas, dit l’Inspection des finances. L’Etat est perdant.

L’opération peut être perdante

Ce qui plaide pour une révision du dispositif. D’autant que ces experts pointent aussi d’autres inconvénients : les particuliers qui achètent pour louer et donc pour bénéficier de la réduction d’impôt ne font pas toujours une bonne affaire. Les logements vendus dans le cadre du Pinel ne sont pas toujours bien situés, leur valeur à la fin de la période de location a parfois peu augmenté, ce qui fait que l’opération peut être perdante.

L’Inspection des Finances ne préconise toutefois pas de supprimer ce dispositif, sans quoi c’est tout le secteur de la construction qui risquerait de s’effondrer. Mais il devra être beaucoup mieux encadré et limité. L’échéance du Pinel est fixée pour le moment à 2021. Les particuliers à la recherche de pistes de baisses d’impôt sont prévenus : ce dispositif a peu de chance de survivre intact très longtemps.