L’assurance emprunteur, l’autre point à négocier lors d’un emprunt immobilier

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et Aurélien Fleurot , modifié à
ARGENT - Si les emprunteurs se focalisent sur le taux d’intérêt, ils oublient trop souvent de comparer le coût de l’assurance du prêt.

La période dorée des taux d’intérêt bas n’est pas révolue. Alors qu’une remontée des taux était redoutée en fin d’année dernière, le coût d’un emprunt immobilier est resté historiquement bas depuis janvier 2016. Les acheteurs d'un bien immobilier peuvent donc emprunter - ou renégocier leur emprunt - dans des conditions très avantageuses actuellement. Mais ces derniers se focalisent trop souvent sur le taux d’intérêt et négligent l’assurance emprunteur. Pourtant, cette dernière se négocie aussi, avec d’importantes économies à la clef.

Il n’y a pas que le taux d’intérêt qui compte. Le premier critère lors d’un emprunt immobilier est bien évidemment le taux d’intérêt et ce dernier est actuellement très bas : il peut descendre jusqu’à 1,51% pour un emprunt sur 20 ans, d’après le site Meilleurtaux.com. De peur de perdre un client potentiel, les banques acceptent donc de négocier les taux. En revanche, les banques sont bien plus fermées lorsqu’il s’agit de l’assurance emprunteur. Elles proposent systématiquement leur propre assurance et ont tendance à oublier de rappeler au client qu’il peut la souscrire ailleurs.

Au moment de négocier son prêt immobilier, Renaud, un particulier contacté par Europe 1, a justement pris le soin de réaliser un comparatif sur les assurances emprunteur. Mais il a rapidement compris que cela ne faisait pas plaisir à son banquier. "J’ai fait mes petites recherches de mon côté et, finalement, j’ai pris une autre assurance", témoigne-t-il, avant de poursuivre : "mais en revanche, quand un client prend une assurance ailleurs, la banque pose des questions très angoissantes telles que ‘est-ce que vous faites confiance plutôt à votre banque ou à un organisme avec lequel vous n’avez jamais eu de contrat ?’".

Une économie potentielle de quatre à cinq chiffres. Renaud a bien fait de prendre une assurance emprunteur en dehors de sa banque : il a ainsi économisé 5.000 euros. Et l’économie peut être encore plus importante selon le profil et le montant de l’emprunt. "Pour un prêt de 200.000 euros, entre une assurance groupe et une assurance déléguée autour de 0,10% du capital emprunté, c’est 10.000 euros d'économisés sur le coût total du crédit. C’est donc vraiment une opportunité, il y a des économies à réaliser", confirme Maël Bernier, directrice de la communication chez Meilleurtaux.com.

Il est possible de changer d’assureur même après la signature. Pourtant, beaucoup ne vont pas jusque-là, soit par ignorance, soit parce qu’ils n’osent pas, de peur de se voir refuser leur demande de prêt. Par chance, il est possible d’aborder cette question après avoir signé l’offre de prêt : la loi Hamon permet en effet de changer d’assureur dans les douze mois qui suivent la signature de l’emprunt.

Cette subtilité encore méconnue est pourtant souvent avantageuse. C’est d’ailleurs ce que conseille Maël Bernier. "Vous prenez l’assurance groupe (c’est-à-dire celle de votre banque, ndlr) au moment où vous faites votre prêt, puis derrière, vous avez un an pour trouver une assurance avec des garanties équivalentes que la banque ne pourra pas refuser", précise-t-elle. Et cette dernière d’ajouter : "C’est un dispositif mal connu puisqu’aujourd’hui, seulement 15% des assurances emprunteurs sont contractées en dehors de la banque. C’est dommage puisqu’il permet de gagner du pouvoir d’achat, avec des taux qui peuvent aller du simple au quadruple".