L'Assemblée nationale autorise la privatisation de la Française des jeux

Le capital de la FDJ est actuellement détenu à 72% par l'État.
Le capital de la FDJ est actuellement détenu à 72% par l'État. © THOMAS SAMSON / AFP
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avec AFP , modifié à
Par 48 voix contre 12, les députés ont autorisé jeudi la privatisation de la Française des Jeux.

L'Assemblée nationale a autorisé jeudi la privatisation de la Française des Jeux (FDJ) dans le cadre du projet de loi Pacte, malgré de vives critiques de l'opposition dénonçant la logique économique de l'opération et les risques accrus d'addiction aux jeux.

L'État détient actuellement 72% des parts. Les députés ont voté, par 48 voix contre 12, l'article du projet de loi qui permet le transfert au privé de la majorité du capital de la FDJ, actuellement détenu à 72% par l'État, celui-ci devant conserver "au minimum" 20% des parts, selon le ministre de l'Economie Bruno Le Maire.

Le monopole de la FDJ maintenu pour 25 maximum. La FDJ détient en France le monopole des jeux de tirage et de grattage. Le texte maintient ce monopole mais pour une durée limitée à 25 ans. Il pose aussi le principe d'une refonte de la régulation des jeux d'argent et de hasard par ordonnances, celle-ci devant précéder la privatisation.

Après ADP et avant Engie. L'Assemblée avait auparavant donné son feu vert à l'Etat pour procéder à la vente de tout ou partie des actifs qu'il détient dans Aéroports de Paris (ADP). Ces cessions, auxquelles doit s'ajouter celle d'actifs d'Engie (ex-GDF), doivent servir à alimenter un fonds de 10 milliards d'euros pour l'innovation de rupture. Comme pour ADP, les groupes d'opposition ont vivement dénoncé cette privatisation.

Vives critiques de l'opposition. À l'exception de l'UDI-Agir "plutôt favorable" selon Laure de La Raudière, tous ont défendu en vain des amendements pour supprimer l'article. Pour le groupe LR, Daniel Fasquelle a notamment dénoncé une "opération court-termiste" et Fabien Di Filippo une "aberration économique". À gauche, l'Insoumis Alexis Corbière s'est dit "radicalement opposé" à cette privatisation qui est "une mauvaise opération" financière, invoquant notamment "les désastres" de l'addiction aux jeux, Régis Juanico (app. PS) appelant aussi à une régulation "puissante". Les communistes ont exposé des arguments similaires, dénonçant "une erreur qui aura de graves conséquences en terme de santé publique".

Une manne maintenue pour l'État. La FDJ, dont la privatisation n'est pas attendue avant 2019, a enregistré 15,1 milliards d'euros de mises en 2017. L'État empoche chaque année plus de trois milliards d'euros prélevés sur les mises des 26 millions de joueurs, une manne qui sera maintenue.