L’agence Fitch abaisse la note de la France à AA-. (Illustration) 1:33
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Barthélémy Philippe / Crédit photo : BERTRAND GUAY / AFP , modifié à
La France dans la tenaille des agences de notation. Moody's, Standard & Poor's... Vendredi, l'agence Fitch, l'une des trois principales agences de notation financières, s'est prononcée sur la note de la France. Résultat, l’Hexagone baisse d’un cran et passe de "AA" à "AA-". Europe 1 vous explique ce que cela signifie.

La France est-elle mauvaise élève en matière de dette publique ? L'agence Fitch, l'une des trois principales agences de notation financières, invoque les tensions sociales récentes en lien avec la réforme des retraites et leurs conséquences ainsi que la perspective de croissance moins élevée que prévu et baisse la note de la France de "AA" à "AA-". Quels sont les risques pour le pays ?

Si la note de France se dégrade encore, les taux d'intérêt augmenteront

Quand les notes sont dégradées, les taux d’emprunt sur les marchés financiers risquent d’augmenter. Actuellement, la France emprunte à 3% contre 2,5% pour l’Allemagne dont les finances publiques sont mieux tenues.

Avec un endettement de près de 3.000 milliards d’euros, chaque frémissement des taux crée la panique à Bercy comme l'explique l'économiste Marc Touati. "Si la note de la France est encore dégradée, ce taux d’intérêt va encore augmenter. On pourrait monter à 3,5 voire 4%."

"C’est un coût énorme parce que ça va coûter encore plus cher pour rembourser les intérêts de la dette. Mais c’est également un coût énorme pour l’ensemble de l’économie française parce que quand les taux d’intérêt de la dette publique augmentent, tous les taux des crédits en France augmentent, que ce soit les pour les entreprises ou pour les ménages. Cela veut dire moins d’investissement, moins de consommation, et un secteur de l’immobilier qui va chuter. Ce sont des conséquences dramatiques", ajoute-t-il au micro d'Europe 1.

Selon le programme de stabilité budgétaire que vient de dévoiler Bercy, la charge de la dette pourrait s’élever à 70 milliards d’euros à l’horizon 2027, un montant supérieur au budget des armées.