Lagarde juge la croissance mondiale "trop faible" et menacée par le protectionnisme

Selon Christine Lagarde, la croissance doit être "repensée" pour freiner la "montée des inégalités".
Selon Christine Lagarde, la croissance doit être "repensée" pour freiner la "montée des inégalités". © MANDEL NGAN / AFP
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avec AFP , modifié à
La patronne du FMI s'est montrée très critique sur un possible retour au protectionnisme, jugeant par ailleurs la croissance mondiale encore "trop faible" et inégalitaire.

La croissance mondiale reste "trop faible" et trop inégalitaire et souffrirait d'un retour au protectionnisme, une "recette économique du passé" qui a déjà échoué, a affirmé mercredi la patronne du Fonds monétaire international Christine Lagarde.

Le protectionnisme "aggraverait les perspectives de croissance". "Restreindre le commerce et limiter l'ouverture économique conduira avec certitude à aggraver les perspectives de croissance mondiale, notamment pour les citoyens les plus vulnérables", a déclaré la directrice générale du FMI au moment où le protectionnisme a le vent en poupe en Europe et aux États-Unis. Le candidat républicain à la Maison-Blanche Donald Trump, au coude à coude avec sa rivale démocrate Hillary Clinton, appelle à rétablir des barrières douanières tandis que le vote britannique en faveur du Brexit a réveillé les craintes d'un repli sur soi économique généralisé.

"La croissance profite à trop peu de personnes". "Si nous tournons le dos au commerce maintenant, nous étoufferions un des principaux moteurs de la croissance au moment même où l'économie mondiale a besoin de chaque nouvelle positive", a assuré Christine Lagarde à Chicago, une semaine avant l'ouverture à Washington de la réunion annuelle FMI-Banque mondiale. La responsable a toutefois concédé que les gains du commerce et de la mondialisation doivent être mieux partagés. "Nous continuons à être confrontés à une croissance mondiale trop faible depuis trop longtemps et qui profite à trop peu de personnes", a-t-elle détaillé.

Selon elle, les travailleurs qui ont souffert de la mondialisation doivent être aidés et la croissance doit, plus généralement, être "repensée" pour freiner la "montée des inégalités", particulièrement dans les pays riches. Le marasme économique actuel n'est certes pas comparable à la crise financière de 2008 mais il est plus "pernicieux" et pourrait s'avérer être très "toxique" pour le globe, a encore noté Christine Lagarde.