La lutte contre la fraude fiscale a moins rapporté en 2018

En 2018, les pénalités imposées aux fraudeurs ont récolté 1,4 milliard de moins qu'en 2017.
En 2018, les pénalités imposées aux fraudeurs ont récolté 1,4 milliard de moins qu'en 2017. © LOIC VENANCE / AFP
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avec AFP
Selon le ministre des Comptes publics, la baisse du nombre de recouvrements et donc des recettes qu'ils génèrent s'explique en partie par l'amélioration de la lutte contre la fraude.

La lutte contre la fraude fiscale a moins rapporté aux finances publiques l'an dernier, en raison notamment de l'amélioration des outils de contrôle et des échanges d'information au niveau international, selon le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin. 

D'après Bercy, les droits et pénalités notifiés se sont élevés en 2018 à 15,2 milliards d'euros, hors effets du service de traitement des déclarations rectificatives (STDR), mis en place en 2013 pour favoriser la régularisation des évadés fiscaux. C'est 1,4 milliard de moins qu'en 2017 (16,6 milliards d'euros), a précisé le ministère, confirmant des chiffres publiés par Les Echos.

Une baisse des recouvrements

La baisse concerne également les "créances fiscales recouvrées", c'est-à-dire les sommes effectivement encaissées par l'administration fiscale, après éventuelle contestation des contribuables : ces dernières sont passées de 12,1 milliards en 2017 à 11,6 milliards d'euros l'an dernier. En intégrant les chiffres du STDR, qui a officiellement fermé ses portes au 31 décembre 2017, mais qui continue à rapporter de l'argent aux finances publiques, en raison des délais nécessaires pour traiter les dossiers déposés, le recouvrement est passé de 13,4 milliards en 2017 à 12,5 milliards en 2018.

"Depuis trois ans, il y a une baisse des recettes" fiscales, mais "c'est toujours compliqué de savoir ce qui se passe sur la fraude, parce qu'elle est cachée par définition", a commenté Gérald Darmanin, invité de l'émission Territoires d'infos, sur Public Sénat. Selon le ministre, la baisse des recouvrements s'explique en partie par l'amélioration de la lutte contre la fraude. "Depuis dix ans, on a beaucoup amélioré les échanges d'informations entre pays [...] Ça évite beaucoup ce qui se passait avant", à savoir de la "fraude fiscale caractérisée", a-t-il assuré.