La France championne des distributions de dividendes, selon Oxfam

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ArcelorMittal, Engie et Veolia sont, dans l'ordre, ceux ayant les taux les plus élevés de redistribution des bénéfices en dividendes aux actionnaires. © JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN / AFP
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avec AFP , modifié à
Selon un rapport publié lundi par Oxfam et Basir, les entreprises françaises n'ont reversé que 5,3% de leurs bénéfices aux salariés. 

Les groupes du CAC 40 ont redistribué à leurs actionnaires les deux tiers de leurs bénéfices depuis le début de la crise, au détriment des investissements et des salariés, indique un rapport publié lundi par les ONG Oxfam et Basic.

5,3% des bénéfices aux salariés. "La France est le pays au monde où les entreprises cotées en bourse reversent la plus grande part de leurs bénéfices en dividendes aux actionnaires", assure le rapport intitulé CAC 40 : des profits sans partage, réalisé par Oxfam et le Bureau d'analyses sociétale pour une information citoyenne (Basic).

Selon cette étude, les groupes français ont "reversé plus de deux tiers de leurs bénéfices à leurs actionnaires sous forme de dividendes (depuis 2009)", soit deux fois plus que dans les années 2000, "ne laissant que 27,3% au réinvestissement et 5,3% aux salariés". "Les richesses n'ont jamais été aussi mal partagées depuis la crise au sein des grands groupes, qui choisissent délibérément une course aux résultats de court terme pour conforter les actionnaires et les grands patrons au détriment des salariés et de l'investissement", a dénoncé Manon Aubry, porte-parole d'Oxfam France, citée dans le communiqué.

ArcelorMittal, le plus généreux pour les actionnaires. Le sidérurgiste ArcelorMittal, l'énergéticien Engie et le leader mondial de la gestion de l'eau Veolia sont, dans l'ordre, ceux ayant les taux les plus élevés de redistribution des bénéfices en dividendes aux actionnaires, soulignent les deux ONG.

Appel lancé au gouvernement. Oxfam et Basic appellent le gouvernement "à reprendre la main sur cette économie déboussolée avec des mesures de régulation ambitieuses", "en préservant la capacité d'investissement et en interdisant que la part des bénéfices reversée aux actionnaires dépasse celle qui est reversée aux salariés".