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Margaux Fodéré (à Montataire dans l'Oise), édité par Juliette Moreau Alvarez , modifié à
Face à une facture d'électricité qui pourrait être multipliée par quatre en 2023, la mairie de Montataire a décidé de refuser de payer, pour ne pas avoir à augmenter les impôts de ses administrés ou à toucher aux services publics de sa population. Une décision risquée que le maire assume.
REPORTAGE

L'Europe est face à une crise énergétique sans précédent. En France, la facture d’électricité explose pour tous les particuliers, mais aussi pour les mairies. Si bien que certaines craignent de ne pas pouvoir financer les services publics. Europe 1 a rencontré le maire de Montataire, une commune de l’Oise qui ne paiera pas sa facture d’électricité l’année prochaine, tant que les communes devront passer par le marché public pour acheter leur électricité.

Une augmentation de 2 millions d'euros sur la facture

Dans cette commune de 14.000 habitants, ancienne terre d’industrie, la facture d’électricité pourrait être multipliée par quatre l’année prochaine. Une situation délirante affirme le maire communiste de la ville, Jean-Pierre Bosino. "Notre facture de 2022 est à 660.000 euros, le risque c’est que notre facture passe à 2,5 millions d'euros", détaille-t-il. Près de 2 millions d’euros en plus pour un budget annuel de la commune de 32 millions d’euros.

"Pas de marge, pas de gras, on est déjà l’os", explique le maire qui refuse de faire payer la note à ses administrés. "On a pris l’engagement qu’on ne toucherait pas aux impôts. La deuxième solution, c’est de faire des économies. Passez-moi l’expression, on va taper dans tous les services publics utiles à la population, la restauration scolaire, le centre de loisir, les sports, c’est pas acceptable non plus."

"Je ne paierai pas", répète Jean-Pierre Bosino, qu’importe les conséquences. "J’invite ceux qui auront envie de nous couper à venir nous couper, on les attendra", prévient-il. Dans quelques jours, la municipalité devra signer le contrat pour 2023. Elle n’a pas le choix. Mais elle ne paiera pas au-delà de 750.000 euros. Elle s’exposera alors à un risque de coupure sous deux à trois mois.