Impôt des retraités : vous n'avez rien compris aux annonces de Valls ?

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G.S. avec Emmanuel Duteil et AFP
Le Premier ministre a annoncé ce weekend des exonérations… d'un impôt déjà demandé aux contribuables. 

C'est une situation pour le moins étonnante : Bercy demande à des contribuables de ne pas payer un impôt. Manuel Valls a annoncé dimanche que les exonérations d'impôts locaux pour les retraités modestes se poursuivraient en 2015 et 2016. Or, cette mesure a été décidée à la dernière minute. Et certains retraités avaient déjà reçu leur courrier les invitant à payer.

De quel impôt parle-t-on ? Il s'agit de ces 250.000 retraités modestes qui devaient, pour la première fois, s'acquitter d'une taxe d'habitation ou d'une taxe foncière. Il s'agit d'une conséquence de la suppression de la demi-part des veufs ayant eu un enfant. Une loi votée en 2008 prévoyait que cet avantage devait se réduire petit à petit, jusqu'à disparaître totalement en 2014. Résultat : de nombreux retraités exonérés jusque-là d'impôt se sont se sont vus demander 500 à 1.000 euros cette année.

Que doivent faire les retraités concernés ? Les retraités concernés ne paieront rien en plus cette année ni l'an prochain. Chose inédite : Christian Eckert, le secrétaire d'Etat au Budget a appelé ces personnes à ne tout simplement pas payer leur impôt. Et ceux qui s'en sont déjà acquittés seront remboursés, sans avoir à faire de démarche.

Les députés ont tiré la sonnette d'alarme. "Fiscalité locale des retraités : notre engagement est simple, neutraliser l'impact d'une situation aussi brutale qu'injuste", avait écrit samedi le Premier ministre dans un tweet.  A quelques semaines des élections régionales, le gouvernement montre qu'il ne veut pas être accusé d'augmenter les impôts. Surtout à cause d'une hausse décidée par la droite. Mais pourquoi un réveil si tardif ?

En réalité, ce sont les députés socialistes qui ont fait remonter un mécontentement ressenti sur le terrain. Dans un courrier à Manuel Valls, ils ont alerté lundi dernier sur " l'explosion de la taxe foncière qui touche de nombreux citoyens retraités", une situation selon eux "insupportable pour nombre" d'entre eux. Le gouvernement avait alors annoncé une réponse dès cette semaine. Le président François Hollande lui-même avait promis jeudi que le problème serait réglé au plus vite.