Immobilier : le prix du logement ancien vers un nouveau record à Paris

Le prix du logement ancien a bondi de 7% en un an à Paris.
Le prix du logement ancien a bondi de 7% en un an à Paris. © AFP
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avec AFP
La Chambre des notaires de Paris anticipe un prix moyen de 8.800 euros le m2 en juillet, battant ainsi le record établi en 2012.

Il est des records dont on se passerait bien. Les prix de l’immobilier en font partie, en particulier à Paris. Malheureusement pour les acquéreurs, mais tant mieux pour les bailleurs, le prix des logements anciens dans la capitale s’apprête à atteindre un nouveau record, à 8.800 euros le m2 en juillet, selon la Chambre des notaires de Paris.

Au premier trimestre 2017, le prix des appartements anciens à Paris a atteint 8.450 euros le m2, après avoir progressé de 5,5% en un an. Il tutoie désormais le record de 8.460 euros établi en août 2012 et qui devrait tomber en juillet, à en croire les notaires. Les avant-contrats enregistrés par les professionnels du secteur indiquent pour l’instant une hausse des prix de 7% au début de l’été, ce qui porterait le prix du m2 à 8.800 euros. Concrètement, cela signifie qu'un 53m2 à Paris coûtera en moyenne 18.000 euros de plus cet été qu'au mois de janvier.

De 6.910 à 12.320 euros le m2. Évidemment, tout le monde n’est pas logé à la même enseigne à Paris. Les prix se sont envolés dans les quartiers les plus cossus. Ils dépassent 10.000 euros le m2 dans sept arrondissements. Quatre d'entre eux (les 1er, 4ème, 6ème et 7ème) sont à plus de 11.000 euros le m2. Au dernier trimestre 2016, la capitale ne comptait que deux arrondissements à plus de 11.000 euros le m2 : les 6ème et 7ème. Seuls 4 arrondissements demeurent en-dessous de 8.000 euros le m2 : les 13ème (7.740 euros le m2), 18ème (7.580 euros), 19ème (6.910 euros, le moins cher de la capitale) et 20ème (7.380 euros).

Forte demande. Après avoir connu "une lente érosion pendant trois à quatre ans", et être descendu à 7.880 euros le m2, le prix des appartements est orienté à la hausse depuis l'été 2015 dans la capitale. Si l’immobilier est historiquement si cher à Paris, c’est notamment à cause de la densité de population : 21.200 habitants par kilomètre carré. La demande est beaucoup plus importante que l’offre. A peine 1.000 logements neufs sont construits chaque année à Paris.

Or, depuis quelque temps, la demande augmente. Au premier trimestre, plus de 10.000 transactions ont été enregistrées dans l’immobilier ancien parisien, un record pour un début d’année (+70% par rapport à 2016). Pourquoi cette soudaine flambée des transactions ?  Après plusieurs années de taux d’intérêt très bas, le risque de les voir remonter se profile. Résultat, les acheteurs craignent un contexte défavorable dans l’avenir et, dans le doute, profitent de la conjoncture actuelle.

Les étrangers de retour sur le marché. "Le nombre d'acquéreurs ne cesse de croître. Nous pensons qu'il devrait rester stable, excepté pour les biens de grande importance où, peut-être en raison du Brexit, il pourrait y avoir un surcroît de demande avec très peu d'offre", a commenté Thierry Delesalle, président de la commission des statistiques de la Chambre des notaires de Paris, lors de la publication des chiffres. "Il y a des risques de tensions sur les 5 pièces, à Paris", a-t-il estimé. La demande est notamment tirée par le retour des acheteurs étrangers, Italiens (17% des biens cédés à des étrangers) et Britanniques (10%) en tête.

Vers une baisse en 2018 ? Les notaires estiment que la hausse des prix à Paris devrait se poursuivre tout au long de l’année 2017, avant de retomber petit à petit. "Certains propriétaires immobiliers pourraient vendre leur placement, faire des arbitrages et aller sur d'autres actifs. Ce flux devrait alimenter un peu le marché et calmer la hausse des prix, vers 2018-2019", avance Thierry Delesalle.

En province, les chiffres seront connus d'ici un mois. Mais on sait déjà qu'à Bordeaux, les prix continuent à fortement progresser (+12% sur un an). A Nantes et à Lyon, le prix du m2 est également à la hausse. Mardi, l’Insee, en partenariat avec les notaires, a publié l’indice des prix des logements anciens. Sur l’ensemble de la France, les prix ont augmenté de 1,5% au premier trimestre et de 3% sur un an.