Hamon-Valls, le match des programmes économiques

© GUILLAUME SOUVANT / AFP
  • Copié
G.S. avec Olivier Samain et Clément Lesaffre
Retour sur les principales différences entre les programmes économiques des deux candidats.

Dans quelques heures, on connaîtra le vainqueur de la primaire de la gauche. Les électeurs ont jusqu'à 19h pour départager Benoit Hamon et Manuel Valls. Vous comptez aller voter et n'avez pas encore fait votre choix ? Europe 1 vous résume ce qui les différencie sur leurs programmes économiques.

Revenu universel versus revenu décent 

Tout d'abord, il y a, évidemment, le revenu universel d'existence défendu par Benoît Hamon. Dans son programme, le candidat décrit ses plans à ce sujet ainsi : "Dès 2018, le RSA sera augmenté de 10% à hauteur de 600€ et versé automatiquement à tous les ayant-droits. La même année, un revenu d’existence sera versé à tous les jeunes de 18 à 25 ans quel que soit leur niveau de ressources. Ce revenu sera ensuite étendu à l’ensemble de la population. A terme, il atteindra la somme de 750 euros."

En restant volontairement flou, Benoît Hamon se réserve le droit d’arrondir les coins de son revenu universel. Il pourrait notamment décider de le verser aux plus de 25 ans avec condition de ressources. Dans une interview à Libération, il évoque un éventuel plafond à 2.000 euros de revenus par personne. Des fusions partielles avec plusieurs autres allocations sont également envisagées. Benoît Hamon estime qu'une fois complètement mis en place, son revenu universel de 750 euros coûtera 300 milliards d'euros par an à l'État. La première partie, celle qui doit être mis en place pendant le prochain quinquennat, est estimée à 45 milliards. Pour l'Institut Montaigne, le revenu universel coûtera à terme 305, 349 ou 424 milliards d’euros par an en vitesse de croisière, selon que le candidat supprime certaines aides familiales ou non. 

 

 

Manuel Valls propose, lui, un "revenu décent" : une aide unique qui pourra aller jusqu'à 850 euros versée sous condition de ressources aux personnes qui touchent aujourd'hui les minimas sociaux. Le périmètre, évidemment, n'est pas le même : dans le premier cas, il s'agit de tous les résidents sur le sol français qui ont plus de 18 ans. Dans l'autre, seuls les ménages à très faibles ressources seraient concernés. Le coût de ce "revenu décent" est chiffré par Manuel Valls à maximum 30 milliards d'euros, après "fusion de la dizaine de minimas sociaux existants".

Des divergences multiples

Les programmes économiques des deux candidats se différencient aussi sur d'autres terrains. Quand l'un (Benoît Hamon) veut abroger la loi Travail, l'autre (Manuel Valls) veut la conserver. Benoît Hamon veut également encourager les entreprises à descendre aux 32 heures hebdomadaires travaillées. Manuel Valls, lui, veut défiscaliser les heures supplémentaires.

 

> LIRE AUSSI - Hamon et Valls : ce qui les oppose, ce qui les rassemble

 

Le favori de la primaire veut par ailleurs fusionner l'impôt sur le revenu avec la CSG. L'ancien Premier ministre, lui, veut simplement baisser l'impôt sur le revenu pour les classes moyennes et populaires. Enfin, en matière de déficit public, les objectifs divergent là encore radicalement : Benoît Hamon réclame un moratoire sur la règle des 3% du PIB, Manuel Valls revendique le respect de ces 3%. Mais il ne fait pas, non plus, du retour à l'équilibre une priorité.