Grève des routiers : les raisons du flop

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A Donges comme ailleurs, les force de l'ordre étaient présentes pour encadrer les routiers. © AFP
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B.P. avec Jean-Jacques Héry , modifié à
La forte mobilisation promise lundi n'a pas été autant suivie que l'espéraient les routiers. A cause de la mobilisation des forces de l'ordre, et de la faible participation syndicale.

La paralysie espérée n'a pas eu lieu. Les routiers avaient promis une action visible dans toute la France, lundi, pour protester contre la réforme du code du travail. Mais sur le terrain, le mouvement, mélange d'opérations escargot et de barrages filtrants, a été beaucoup moins important qu'annoncé. Si les forces de l'ordre, bien organisées, ont contribué à cet échec, la faible mobilisation syndicale a également pesé. 

Forte mobilisation des forces de l'ordre

C'est la première raison de cet échec : la mobilisation des forces de l'ordre. Par exemple, au dépôt pétrolier d'Haulchin, près de Valenciennes, lorsque les routiers arrivent sur les lieux, très tôt lundi matin, avec la ferme intention d'en bloquer l'accès, ils se heurtent à un mur. Un cordon de gendarmes mobiles, prépositionné sur place, bloque l'accès et les contraint à faire demi-tour. 

"Ils nous ont carrément fait un guet-apens". Quelques heures plus tard, c'est l'opération escargot sur l'autoroute A1 qui tourne court. Au niveau d'un échangeur, le convoi de grévistes est dérouté par les CRS, provoquant le désarroi des routiers. "Ils nous ont carrément fait un guet-apens. Ils nous ont empêché de rouler, empêché de faire grève. On nous prive du droit de manifester", témoigne l'un d'entre eux, visiblement agacé, sur Europe 1.

Faible mobilisation syndicale

L'autre facteur, c'est la faible mobilisation syndicale. Particulièrement visible dans le Sud-Est. Devant la raffinerie Total de La Mède, dans les Bouches-du-Rhône, ils n'étaient ainsi qu'une trentaine. Des rangs beaucoup trop clairsemés pour réaliser l'objectif initial, celui de bloquer le rond-point d'accès au dépôt pétrolier de Fos-sur-Mer, une cible symbolique et habituelle pour les routiers.

"Peut-être la manifestation de trop". "Quand vous faites grève une semaine et que vous avez des factures à payer comme tout le monde, ce n'est pas évident. En plus, cette année, nous avons déjà eu treize mobilisations. Les salariés, à force, ils perdent du pognon et ça devient compliqué", explique un gréviste. A Donges, un routier mobilisé confirmait cette impression. "Après toutes les manifestations contre la loi El Khomri, c'était peut-être la manifestation de trop".