Goodyear condamnée pour licenciement abusif à son ex-usine d'Amiens

Les anciens salariés de Goodyear, licenciés en 2014, assistaient au procès au Palais des congrès à Amiens.
Les anciens salariés de Goodyear, licenciés en 2014, assistaient au procès au Palais des congrès à Amiens. © FRANCOIS LO PRESTI / AFP
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avec AFP , modifié à
L'entreprise Goodyear a été condamnée par les prud'hommes pour le licenciement abusif de 832 salariés de son ancienne usine d'Amiens. L'usine en question avait fermé en janvier 2014, elle comptait à l'époque 1.143 salariés.

La direction de Goodyear a été condamnée jeudi par les prud'hommes d'Amiens pour le licenciement abusif de 832 de ses anciens salariés de son usine d'Amiens-Nord, fermée en janvier 2014 et qui employait alors 1.143 personnes, a appris l'AFP. Cette condamnation du géant du pneumatique pour "licenciement sans motif économique valide" a été saluée comme une "énorme victoire" par l'avocat des salariés, Me Fiodor Rilov. De son côté, la direction prend "acte" de ce jugement et indiquant "se réserver le droit de faire appel".

Le montant total des dommages-intérêts devant être versés n'était pas immédiatement disponible. Le tribunal a néanmoins demandé une exécution provisoire de ce jugement, selon Maitre Rilov.

"Une multinationale qui nous a méprisés et humiliés"

A l'audience dite de départage du 28 janvier, à laquelle environ 550 personnes avaient assisté, Fiodor Rilov avait insisté sur les bénéfices d'exploitation mondiaux à l'époque du groupe Goodyear, d'un montant de 1,7 milliard de dollars. Il avait considéré cette affaire comme "emblématique du refus des ouvriers de se laisser écraser à l'occasion du démantèlement de leur outil de travail pendant que leur employeur réalise des profits colossaux".

"Je suis heureuse et fière de la victoire obtenue aujourd’hui. Elle ne permettra pas de redonner du travail à ceux qui sont restés sur le bord de la route, qui ne rétablira pas les drames sociaux et humains [...] Mais c’est une victoire qui nous rend notre dignité face à une multinationale qui nous a méprisés et humiliés", s'est félicitée pour sa part Evelyne Becker, ex-déléguée CGT de l'entreprise, devant le tribunal où seuls quelques salariés s'étaient rendus. "Surtout cette victoire va nous permettre de passer à autre chose".