Paris commerces 1280 AFP 1:54
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Stéphane Place, à Bordeaux, édité par Thibaud Le Meneec , modifié à
Les représentants des grandes villes et du secteur du commerce sont reçus mercredi à Bercy pour évoquer le manque à gagner causé par les manifestations de "gilets jaunes". À Bordeaux, les commerçants ont assisté à une demi-journée d'accompagnement pour y voir plus clair sur les aides possibles.

Les banques, les assureurs, le tribunal de commerce, les impôts, la mairie ou encore la DIRECCTE (Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi), tous réunis dans un même lieu : mardi, à Bordeaux, toutes ces institutions ont reçu les commerçants et chefs d'entreprise de l'agglomération girondine pour les écouter et les accompagner après trois mois de crise des "gilets jaunes" et de baisse d'activité pour le secteur de la vente. Des doléances que l'ensemble du secteur privé va faire remonter à l'État lors d'une réunion de crise à Bercy, mercredi.

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Environ 200 commerçants et entrepreneurs ont défilé mardi à Bordeaux, avec des questions très concrètes. "J'ai été me renseigner pour savoir comment mettre un salarié si besoin au chômage partiel", explique une commerçante. "Moi, je suis venu ici parce qu'on a saccagé mon local et là je pense que je vais devoir malheureusement licencier ma collaboratrice si je ne trouve pas une solution."

Mesures d'"activité partielle". Face à ces questions, les pouvoirs publics ont des réponses, parfois. En attendant un geste de l'État, les professionnels du commerce peuvent déjà solliciter "l'activité partielle" (anciennement "chômage partiel"), même si la démarche n'est pas forcément évidente pour eux. "C'est une population d'entreprises qui n'a pas l'habitude de faire appel aux aides de l'État", indique Laure Medjani, directrice adjointe du travail en Nouvelle-Aquitaine. "C'est vrai que l'activité partielle est mobilisée principalement par les entreprises industrielles, mais elle est ouverte à tous les secteurs. Dans le cas précis de la crise des 'gilets jaunes', on peut remonter jusqu'au 17 novembre pour indemniser les employeurs pour toutes les heures qu'ils n'ont pas été amenés à fournir à leurs salariés."

Maintenant, il faut donner des instructions quand on voit les casseurs préparer les tas de pavés

70.000 salariés concernés en France. Reste que la réunion de crise de mercredi, qui se tiendra, elle, à Bercy, revêt une importance cruciale à ce stade de la crise, alors que plus de 70.000 personnes ont été touchées par de l'activité partielle ces derniers mois. Côté commerçants, on affiche un front commun pour peser dans les négociations sur le montant d'une indemnisation décidée par le gouvernement. "Nous nous sommes unis avec Rennes, Nantes, Le Mans, Lyon, Grenoble, Saint-Étienne, Dijon et Toulouse", affirme Christian Baulme, président de la Ronde des quartiers, qui regroupe 1.200 commerces bordelais.

"Liberté individuelle de commerçants". Les commerçants veulent aussi maintenir la pression sur le gouvernement en matière de sécurité. "À Bercy, il y aura un représentant du ministère de l'Intérieur. On va lui dire que maintenant, il faut donner des instructions quand on voit les casseurs préparer les tas de pavés. Il ne faut pas que les forces de police regardent les casseurs, mais qu'ils interviennent pour les empêcher de le faire", insiste Christian Baulme. Et de conclure : "Notre liberté individuelle de commerçants vaut bien la liberté individuelle de manifester des casseurs."