Formation professionnelle : la CGT et la CFDT s'insurgent contre une réforme "libérale"

Philippe Martinez (CGT) et Laurent Berger (CFDT) sont contre la réforme de la formation professionnelle portée par Muriel Pénicaud.
Philippe Martinez (CGT) et Laurent Berger (CFDT) sont contre la réforme de la formation professionnelle portée par Muriel Pénicaud. © STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
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avec AFP , modifié à
Les deux syndicats dénoncent une réforme aux allures de "tournant libéral indéniable", qui pourrait donner lieu à un "chamboule-tout destructeur".

La CGT et la CFDT ont vivement critiqué lundi la réforme de la formation professionnelle annoncée par la ministre du Travail. La première qualifie le projet de "libéral", la seconde s'inquiète d'un risque d'affaiblissement des droits des salariés.

Le monde du travail "fragilisé". "À l'instar de la politique destructrice du droit du travail, c'est de nouveau un tournant libéral indéniable. Et le big bang risque bien de produire le néant !", écrit la CGT dans un communiqué après la conférence de presse de Muriel Pénicaud. Le gouvernement "fragilise encore le monde du travail en érigeant une individualisation totale des travailleurs, désormais, seuls responsables de leur employabilité", a encore regretté la CGT.

Selon elle, la réforme, qui prévoit notamment de faire passer le compte personnel de formation (CPF) en euros, et non plus en heures, fait "la part belle aux trop nombreux organismes de formation, qui ont les mains libres pour marchandiser la formation". 

"Aucune concertation préalable". De son côté, la CFDT écrit que la monétisation du CPF "ne doit pas être un affaiblissement des droits des salariés". Les annonces faites par la ministre sur la gouvernance du système - que le gouvernement avait d'entrée dit vouloir simplifier - n'ont fait l'objet "d'aucune concertation préalable", regrette la CFDT.

Concernant la décision du gouvernement de transférer la collecte des fonds de la formation des Organismes paritaires collecteurs agréés (Opca) vers les Urssaf, la CFDT estime qu'une telle évolution "mérite plus de transparence en termes d'impact financier et d'opérationnalité". Elle demande l'organisation d'une concertation "rapide" pour "que ces changements ne conduisent pas à un chamboule-tout destructeur" mais permettent "une plus grande efficacité".