Bertrand Camus ne croit pas que les engagements de Veolia sur l'emploi seront respectées. 3:40
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Antoine Terrel , modifié à
Au micro d'Europe 1, Bertrand Camus, directeur général de Suez, a de nouveau mis en garde contre un rachat par Veolia de son groupe, et notamment sur ses conséquences sur l'emploi. Antoine Frérot, PDG de Veolia, "ne sera pas capable d'honorer ses engagements", prévient-il. 
INTERVIEW

Quelle sera la conclusion du feuilleton économique de la rentrée ? Alors que le PDG de Veolia, Antoine Frérot, a indiqué qu'il remettrait une offre révisée à Engie "avant le 30 septembre" pour le rachat de Suez, la direction de ce dernier, elle, continue d'afficher ses craintes des conséquences d'une telle opération, notamment sur l'emploi. Au micro d'Europe 1, le directeur général de Suez Bertrand Camus assure ainsi que les engagements de Veolia en la matière "ne pourront pas être tenus".

Le groupe dénonce en effet depuis plusieurs semaines des risques pour la concurrence, l'innovation et l'emploi, et estime que 10.000 postes seraient menacés, dont environ la moitié en France, en cas de rachat. "Ce genre de fusion amène à des destructions d'emplois", assure ainsi Bertrand Camus.

"Soit la qualité de service baissera, soit les prix augmenteront"

Le problème, selon lui, est que ce n'est tout simplement pas Veolia qui "devra mettre en œuvre les engagements" du PDG de Veolia en matière d'emploi, car "cela sera dans trois-quatre ans et l'ensemble des activités auront été cédées". Et d'insister : "75 à 80% de nos activités seront cédées à des tierces parties. Ce sont elles qui devront s'engager sur l'emploi". Ainsi, conclut-il, même si Antoine Frérot, PDG de Veolia, "est de bonne foi", il ne sera "pas capable d'honorer ses engagements". 

Autre crainte de Suez, la question de la concurrence et celle de la qualité de service. "La concurrence permet de maitriser la qualité et le prix", rappelle Bertrand Camus, qui interroge : "Comment peut-on imaginer qu'en éliminant son principal concurrent en France et à l'international, cela créera plus de concurrence sans impact sur les prix et la qualité de service ?". "Soit la qualité de service baissera, soit les prix augmenteront", conclut-il.