Embargo sur la volaille française : un impact limité

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Photographie d'illustration © FRANK PERRY / AFP
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Huit Etats ont décidé de fermer leurs frontières à la volaille et au foie gras produits en France après la détection de cas de grippe aviaire.

La période des fêtes de fin d’année, décisive pour l’agriculture française et plus particulièrement pour les producteurs de foie gras, commence mal. Après la détection de cas de grippe aviaire en Dordogne, huit Etats ont décidé de fermer leurs portes aux exportations françaises. Avec un impact encore incertain pour la filière.

La production française non grata dans huit Etats. Jeudi soir, la Direction générale de l'alimentation (DGAL) a indiqué que la Corée du Sud, le Japon, la Chine, la Thaïlande, l'Egypte, l'Algérie, le Maroc et la Tunisie avaient fermé leurs frontières aux volailles et autres produits avicoles français en raison des cas de grippe aviaire détectés la semaine dernière en Dordogne.

Vendredi, le ministère japonais de l'Agriculture a confirmé que son pays, premier pays étranger client du foie gras hexagonal, interdisait "les importations de volaille et de produits issus de la volaille française dont la production est postérieure au 23 octobre", date choisie pour tenir compte de la période d'incubation du 21 jours.

La filière volaille a priori épargnée. Par chance, cet embargo temporaire ne devrait pas déstabiliser profondément la filière. Les Français sont en effet les premiers consommateurs de leur production de volaille, et les Etats ayant décidé de fermer leurs frontières ne font pas partie des principaux clients de la France, comme le montre l’infographie ci-dessous.

"C'est injuste et ennuyeux" mais les exportations "ne sont pas le plus gros volume" dans les ventes globales de volaille française, a confirmé à l'AFP Jean-Michel Schaeffer, président de la Confédération française de l'aviculture (CFA), syndicat majoritaire chez les éleveurs de volaille.

Plus d’incertitude pour les producteurs de foie gras. Pour ces derniers, la situation est en revanche plus sérieuse. D’abord parce que les exportations sont bien plus stratégiques pour les producteurs français : ces derniers trustent les trois quart de la production mondiale. Ensuite parce son premier client à l’export est le Japon et que ce dernier fait partie des Etats s’inquiétant de l’apparition de cas de grippe aviaire dans les élevages français.

Une menace qui doit néanmoins être relativisée : le foie gras congelé avant le 23 octobre peut toujours y être exporté, or le Japon l’achète principalement sous cette forme. "A notre connaissance, une grande partie du foie gras devant être consommé pour la période de Noël a déjà été importée. Nous pensons donc que cette interdiction a très peu d'impact sur le marché japonais", a assuré à l'AFP un responsable du ministère japonais de l'Agriculture. La filière exportant du foie gras frais va, en revanche, ressentir les effets de cet épisode.