Devoir changer les pneus de sa voiture, bientôt de l'histoire ancienne ?

Michelin veut tourner la page d'un pneu qu'on devrait changer au bout d'une certaine usure.
Michelin veut tourner la page d'un pneu qu'on devrait changer au bout d'une certaine usure. © PETER PARKS / AFP
  • Copié
Thibaud Le Meneec , modifié à
Michelin et d'autres fabricants de pneumatiques planchent sur les pneus du futur. Objectif : ne plus avoir à les changer, même avant un séjour en montagne ou après plusieurs milliers de kilomètres.
LA FRANCE BOUGE

Dans quelques années, voir un automobiliste victime d'une crevaison sur le bord de la route ne sera peut-être qu'un vestige du passé. Car Michelin prépare, comme d'autres fabricants, le pneu de demain, qu'il a baptisé "Vision". Le concept ? Des pneus "sans air", à l'aspect alvéolé, qui vont combiner pneus et roues afin d'éviter "les crevaisons et les problèmes de surveillance de pression", comme l'a expliqué son directeur de la communication technique et scientifique, Cyrille Roget, dans La France bouge, mardi, sur Europe 1.

>> De 13h à 14h, La France bouge avec Raphaëlle Duchemin sur Europe 1. Retrouvez le replay de l’émission ici

Une gomme réimprimable en 3D. "C'est une structure sans air faite de matériaux bio-sourcés, le pneu n'est pas polluant et il est recyclé. On pense qu'il sera capable de durer toute la vie du véhicule", vante Cyrille Roget. Concrètement, la gomme sera réimprimable grâce à des machines 3D. "Le principe, c'est de pouvoir recharger au fur à mesure des demandes des consommateurs" si le pneu est usé ou endommagé.

Duchemin12

Plus besoin de changer pour des pneus neige. Une recharge qui est également possible pour des besoins spécifiques : "Si vous partez au ski, au lieu d'avoir à changer vos pneus comme vous le faites aujourd'hui, vous vous arrêterez dans une station de recharge et quatre petites imprimantes 3D déposeront une petite bande de roulement sur le dessus du pneu, comme une couche supplémentaire", promet le dirigeant. Une bande de roulement qui serait d'ailleurs plus faible, garantie a priori d'une meilleure acoustique, selon Michelin.

De la location plutôt qu'un achat. L'idée n'est pas nouvelle : la firme auvergnate planche dessus depuis 2005 et Tweel, un concept sur lequel elle est toujours en discussion avec les constructeurs. En revanche, se rendre dans des ateliers qui permettront de réparer un pneu endommagé, ce n'est pas pour demain, car Michelin parle d'une solution disponible d'ici "10 à 15 ans". Côté prix, Michelin se refuse à avancer des chiffres mais évoque un "business model différent" : "Au lieu d'acheter ses pneus, on les louerait avec un paiement du service à la recharge." 

Et chez les autres fabricants ?

De son côté, le Japonais Bridgestone développe un prototype d'"airless tire", un pneu sans air qui pourrait se passer de regonflage mais qui ne sera pas disponible avant "environ une décennie, selon son site (en anglais). Le Japonais Yokohama n'est pas en reste avec un pneu sans air au stade du prototype, tout comme le Sud-Coréen Hankook.