Crise agricole : les agriculteurs relancent leur mobilisation

Image d'illustration. © JEAN-SEBASTIEN EVRARD / AFP
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avec AFP , modifié à

Mardi, à l'appel de la FNSEA, ils ont mené plusieurs actions afin d'alerter sur leurs problèmes de trésorerie.

Rassemblements à Nantes, déversement de fumier à Limoges, réveil du préfet en Vendée, contrôles de l'origine des produits dans un établissement d'une chaîne de restauration à Rennes : les agriculteurs, touchés par la crise, ont relancé leur mobilisation mardi, à l'appel de la Fédération Nationale des Syndicats d'Exploitants Agricoles (FNSEA).

Des ballons de "détresse". À la Roche-sur-Yon, une centaine d'agriculteurs ont participé au "réveil du préfet", de 6h à 8h, et lancé des ballons de foot par dessus la grille de la préfecture. À trois jours de l'Euro, les ballons portaient des messages, dont "détresse". "Pour nous, l'Euro c'est tous les jours. On vit quotidiennement les contraintes environnementales et réglementaires, et ce système très libéral dont on voit les limites", a expliqué Brice Guyau, président de la FDSEA 85.

Des aides qui se font attendre. À Nantes, une vingtaine de responsables des FDSEA et des Jeunesses agricoles (JA) de Loire-Atlantique et du Maine-et-Loire se sont rassemblés en fin de matinée devant l'Agence de services et de paiement (ASP) pour "dénoncer la gestion de la PAC 2015", et le retard de paiement des aides, a expliqué sur place Jean-Marc Lézé, président de la FDSEA 49. "Les agriculteurs ont vraiment besoin de ces sommes pour leur trésorerie. Aujourd'hui, c'est une période de gros travaux. Toutes les factures arrivent et les problèmes de trésorerie ne permettent pas de les payer", a renchéri Alain Bernier, son homologue de la Loire-Atlantique.

Objectif de ces actions : attirer l'attention sur les difficultés des agriculteurs. La PAC 2015, tout comme les aides MAE (mesures agro-environnementales) de 2015 n'ont toujours pas été intégralement versées, le prix du lait s'effondre et le fonds porcin, censé aider les producteurs en leur reversant une partie du prix, prélevé à la vente, n'a jamais été mis en place. Ils dénoncent aussi le retard dans la mise en place de l'étiquetage de l'origine des viandes dans les produits transformés, une pratique expérimentale autorisée par l'UE.