Comment l'horlogerie française peut-elle se relancer ?

Horlogerie, savoir-faire, LOIC VENANCE / AFP 1280
© LOIC VENANCE / AFP
  • Copié
Grégoire Duhourcau , modifié à
Le made in France dans le domaine de l'horlogerie est en difficulté. Malgré tout, la France possède un savoir-faire reconnu en la matière et doit le mettre en avant afin de reconquérir les consommateurs.
LA FRANCE BOUGE

Si le marché de l'horlogerie en France a repris une croissance de 4% en 2017 après une chute de 6% en 2016, l'horlogerie française est, elle, en grande difficulté. "Le consommateur aime le made in France, aime les marques françaises, mais n’achète pas français", analyse Aymeric Vernhol, dirigeant de Pequignet et invité de Raphaëlle Duchemin sur Europe 1, lundi.

"On est passé de 50.000-60.000 emplois à environ 2.000." C'est une filière "très particulière", admet Florian Chosson, fondateur de Routine : "Tous les fabricants ont été, et le sont toujours aujourd’hui, très mono-produit." En caricaturant, "un fabricant = un savoir-faire = un composant". Et beaucoup de filières de production n'ont pas survécu aux années 70, période depuis laquelle le marché est à la peine. "On est passé de 50.000-60.000 emplois à l’époque à environ 2.000 aujourd’hui", précise Florian Chosson.

L'explication à cela peut venir du fait que les horlogers français ne s'adressent pas directement à leurs consommateurs, par manque de moyens. "Nous, petites entreprises, on met tout sur le développement", au détriment du marketing, explique Aymeric Vernhol. Résultat, la concurrence étrangère, venue de Suisse notamment, a pris le dessus. Les collectionneurs connaissent le savoir-faire français en la matière mais les clients lambda, eux, ont tendance à se tourner vers des marques étrangères reconnues.

 

>> De 13h à 14h, La France bouge avec Raphaëlle Duchemin sur Europe 1. Retrouvez le replay de l’émission ici

Il faut "réveiller" l'horlogerie française et "ranimer le consommateur". Malgré tout, "l'horlogerie française n'est pas morte du tout", assure Aymeric Vernhol, qui appelle à "la réveiller" et à "ranimer le consommateur". "Il faut reprendre la confiance du consommateur et valoriser notre savoir-faire local", appuie Florian Chosson.

Pour cela, il faut expliquer "qu’il y a des gens qui maîtrisent un super savoir-faire en France, qui font des produits de super qualité", poursuit-il. "Derrière, on a des marques qui sont capables de les porter, de les vendre aux clients et de les faire aimer." Florian Chosson estime que si l'horlogerie française parvient à "revaloriser (sa) filière" et revient à "fabriquer en France", elle devrait regagner "la confiance" des consommateurs.