Carlos Ghosn Renault 2:01
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Carole Ferry, édité par , modifié à
Depuis l'évasion de Carlos Ghosn du Japon vers le Liban, les milieux d'affaires et politiques ne lui ont pas apporté un soutien massif. Alors que l'ancien PDG de Renault-Nissan tient mercredi une conférence de presse très attendue sur les conditions de sa fuite, les langues se délient en coulisses.

Neuf jours après sa fuite rocambolesque du Japon, Carlos Ghosn tient mercredi une conférence de presse très attendue à 14 heures, à Beyrouth, au Liban. Au cours de ce rendez-vous minutieusement préparé avec ses avocats et son environnement le plus proche, l'ancien PDG de Renault-Nissan devrait aborder les conditions de son évasion et sa situation judiciaire, pour ce qui constitue sa première prise de parole publique depuis sa fuite. Mais en France, peu de voix s'élèvent aujourd'hui pour commenter la situation de l'ancien patron de la firme au losange.

Aujourd'hui, personne ne revient sur cette image de très grand visionnaire et d'homme d'affaires hors norme qu'avait Carlos Ghosn. Mais depuis ses déboires judiciaires et son évasion, les langues se délient maintenant sur son ego surdimensionné. "Il se sentait au-dessus de la mêlée. Quand on invitait Renault, il envoyait l'un de ses proches", lâche-t-on dans le milieu des affaires. "On n'était pas assez bien pour lui."

Pas d'affinités entre Ghosn et Macron

Depuis sa spectaculaire évasion, les soutiens sont rares, y compris au niveau de l'État. Il faut dire que le courant n'est jamais passé entre Carlos Ghosn et Emmanuel Macron. Cela remonte à avril 2015, lorsque l'actuel président de la République était encore tout jeune ministre de l'Économie et était monté au capital de Renault, en catimini, sans prévenir Carlos Ghosn.

Au sein du gouvernement, personne ne prend position publiquement. Lundi, l'un des avocats de Carlos Ghosn, Me Jean-Yves Le Borgne, a accusé Bruno Le Maire de tenir des "propos défavorables" à l'égard de l'ancien PDG de Renault-Nissan. Faux, répond l'entourage du ministre de l'Économie. À Bercy, on souligne que le rôle du ministre est avant tout de défendre Renault, dont l'État est actionnaire, précisant que s'il en était autrement, le ministre aurait été accusé de copinage.