Beurre : près de la moitié de la demande non satisfaite fin octobre

La part des demandes de beurre non satisfaites progresse de semaine en semaine.
La part des demandes de beurre non satisfaites progresse de semaine en semaine. © LOIC VENANCE / AFP
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avec AFP , modifié à
Le cabinet Nielsen estime que la moitié de la demande de beurre dans les grandes surfaces françaises n'a pas été satisfaite entre les 23 et 29 octobre.

Près de la moitié (48%) de la demande de beurre n'a pas été satisfaite en grande surface en France entre le 23 et la 29 octobre, selon une étude publiée lundi par le cabinet Nielsen.

La disponibilité du beurre chute "drastiquement". "La disponibilité des références de beurre chez les distributeurs continue de chuter drastiquement. Le phénomène s'accélère à court terme : en moyenne, le taux de rupture atteint même 48%", durant la semaine du 23 au 29 octobre, soit "près de la moitié de la demande potentielle de beurre (qui) n'a pas été satisfaite" à cette période, affirme dans un communiqué le cabinet, spécialisé dans les études de consommation.

La tension sur le marché du beurre ne cesse donc de s'accentuer puisque la semaine précédente, celle du 16 au 22 octobre, 30% de la demande de beurre n'avait pas été satisfaite, selon cette même source.
"Le phénomène de stockage semble toujours d'actualité chez les consommateurs qui achètent nettement plus de beurre qu'à l'accoutumée... lorsqu'ils en trouvent !", ajoute Nielsen. Ainsi, sur cette même période, "le chiffre d'affaires des beurres a grimpé de 41% par rapport à la même semaine l'an passé".

Une pénurie désormais bien visible. La pénurie de beurre en France, évoquée depuis la rentrée par les boulangers puis dans les médias et désormais visible dans les supermarchés, est la conséquence de plusieurs facteurs.

Selon le Centre national interprofessionnel de l'économie laitière, elle découle "d'un déséquilibre offre-demande sur l'ensemble du marché du beurre", mais également de "problèmes d'approvisionnement en supermarchés", qui témoignent "de relations commerciales extrêmement difficiles entre la distribution française et ses fournisseurs".

Le prix du lait invoqué par les agriculteurs.Selon certains syndicats agricoles - JA et FDSEA -, la cause du non-approvisionnement en beurre des grandes surfaces est à chercher du côté du prix du lait.

"Aujourd'hui, les grandes surfaces ne veulent pas payer aux transformateurs - à qui on vend notre lait - le juste prix. On est en panne de négociation. Et le beurre, au lieu d'être orienté sur le marché intérieur, va sur les marchés plus rémunérateurs", a ainsi expliqué samedi un agriculteur à Grandris (Rhône), en marge d'une manifestation devant un hypermarché.