Auto-entrepreneur, un statut qui pâtit de sa complexification

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Pauline Jacot et A.D
Alors que le salon des entrepreneurs s'ouvre mercredi à Paris, le président de la fédération des auto-entrepreneurs s'insurge. Selon lui, le dispositif a perdu toute la simplicité qui le caractérisait.

Le salon des entrepreneurs s'ouvre ce mercredi au Palais des Congrès à Paris. Des milliers de personnes sont attendues jusqu'à demain, particulièrement cette année : les créations d’entreprises n’ont jamais été aussi nombreuses depuis six ans selon l’Insee. Une situation qui tranche avec celles des auto-entreprises. 2016 est même la plus mauvaise année depuis la création du statut d’auto-entrepreneur, en 2009. Le système semble atteindre ses limites car les règles se sont accumulées, surtout dans deux secteurs : le commerce et l’artisanat.

"Démarches lourdes et coûteuses". Il faut désormais aller s’inscrire dans une chambre de commerce, la procédure dure environ un mois et demande cinq jours de formation. Il faut compter 270 euros en moyenne. C’est plus de la moitié du revenu moyen d’un auto-entrepreneur : 450 euros nets par mois. Ces mesures, en vigueur depuis environ deux ans, ont fait perdre au statut toute sa simplicité selon Grégoire Leclercq, président de la fédération des auto-entrepreneurs : "Ces deux démarches sont lourdes, coûteuses. De 2009 à 2014, le régime était simple et les Français se sont jetés dessus. Ils ont plébiscité ce dispositif. Mais on l'a complexifié et on a le résultat escompté, les gens s'en détournent."

Pas de designers mais des sorciers ! Autre problème selon lui : les plafonds de revenus sont trop bas. Des milliers d’auto-entrepreneurs gagnent trop d’argent pour garder leur statut. Dernier point négatif : les formulaires d’inscription manquent de modernité d'après la fédération. Impossible par exemple de trouver la case "designer", pas de problème en revanche pour s’enregistrer en tant que sorcier, fabricants de soupe ou même de guêtres en cuir.