Air France : les syndicats dénoncent devant l'Assemblée "l'inertie" de l'Etat

A gauche, le président du syndicat majoritaire de pilotes (SNPL), Philippe Evain.
A gauche, le président du syndicat majoritaire de pilotes (SNPL), Philippe Evain. © AFP
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M.Du avec AFP , modifié à
Les syndicats d'Air France ont dénoncé mercredi devant l'Assemblée nationale "l'inertie" de l'Etat. 

L'intersyndicale toutes catégories d'Air France a dénoncé "l'inertie" de l'État actionnaire (17%) dans la défense du pavillon français et la stratégie de "rouleau compresseur" de la direction qui privilégie le "chantage" au dialogue social, mercredi lors d'une audition à l'Assemblée nationale.

"On a besoin d'un Etat stratège". "Les salariés ne peuvent constater que l'inertie de la direction d'Air France et du gouvernement face aux problèmes auxquels la compagnie est confrontée", a lancé le président du syndicat majoritaire de pilotes (SNPL), Philippe Evain. Au nom des treize syndicats d'Air France auditionnés devant des parlementaires issus de diverses commissions (Affaires économiques, Affaires sociales et du Développement durable), il a dénoncé "un État qui ces dernières années s'est montré passif", malgré les difficultés de la compagnie, "premier employeur de la région parisienne". "On a besoin d'un État stratège", a appuyé Miguel Fortea, le numéro un de la CGT Air France, réclamant une réunion tripartite entre les pouvoirs publics, la direction et les syndicats.

"Prendre un risque, c'est simplement contraire à leur ADN". L'intersyndicale réclame de l'État la baisse des redevances aéroportuaires et l'arrêt de l'octroi de droits de trafic aux compagnies concurrentes, notamment du Golfe, pour sortir Air France de l'impasse. Pour Philippe Evain, le PDG d'Air France Frédéric Gagey mène "une politique essentiellement basée sur des considérations financières", alors qu'il faudrait "un profil d'entrepreneur". Mais "prendre un risque, c'est simplement contraire à leur ADN"; il est "beaucoup plus facile de réduire la voilure (...) plutôt que de prendre des risques" et investir dans le développement, a-t-il dit. L'entreprise aux plus de 50.000 salariés est dans la tourmente depuis l'annonce d'un plan de restructuration menaçant près de 3.000 emplois en deux ans, le 5 octobre à l'occasion d'un comité central d'entreprise (CCE) marquée par l'agression de deux dirigeants.