Alors que la crise en zone euro s'intensifie, le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé - en poste pendant encore une semaine - a interpellé ce matin le nouveau président de la République, François Hollande. "Toute remise en cause des traités qui ont été si difficilement négociés et signés à la fin du mois de janvier risquerait de provoquer des turbulences difficilement contrôlables", a-t-il dit au micro d'Europe 1. Le chef d'Etat socialiste a fait de la renégociation du pacte budgétaire européen pour y ajouter un volet croissance, un élément central de sa campagne. Une solution rejetée par la Chancelière allemande, Angela Merkel qui n'exclut toutefois pas de créer un nouveau traité sur la croissance basé sur des réformes structurelles. Elle rencontrera à cet effet François Hollande, le 16 mai prochain à Berlin. Pourtant, "la croissance est à l'ordre du jour depuis des mois (...) dans l'un des traités signés il y a un chapitre entier sur la croissance", assure Alain Juppé. D'ailleurs, le Président du Conseil, Herman Von Rompuy, qui a convoqué les chefs d'Etats et de gouvernements les 23 et 24 mai prochains à Bruxelles pour une réunion informelle, veut "examiner les propositions de soutien à la croissance élaborées par la Commission depuis des semaines", a fait remarquer le ministre. "Il est important de compenser ce que nous faisons dans le domaine budgétaire, indispensable en Europe, avec des mesures pour la croissance et pour l'emploi" avait en effet déclaré le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, le 27 janvier dernier. Il avait alors déjà proposé des mesures de soutien à court terme comme "le redéploiement du Fond Social Européen" pour favoriser l'emploi des jeunes et afin d'aider les petites entreprises, créatrices d'emplois.