Vers un dépôt de bilan des abattoirs Gad

Image d'illustration. Les abattoirs bretons Gad, qui emploient 1.700 salariés, ont annoncé mercredi leur intention de demander un redressement judiciaire, donnant le signal de la restructuration de l'ensemble de la filière porcine.
Image d'illustration. Les abattoirs bretons Gad, qui emploient 1.700 salariés, ont annoncé mercredi leur intention de demander un redressement judiciaire, donnant le signal de la restructuration de l'ensemble de la filière porcine. © MaxPPP
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Les difficultés du groupe breton (1.700 salariés) témoignent de celles de toute la filière porcine.

L'INFO. Un nouveau secteur semble ébranlé par la crise : la filière porcine. Les abattoirs bretons "Gad SAS", qui emploient 1.700 salariés, ont annoncé mercredi  dans un communiqué leur intention de déposer le bilan, "dans un marché confronté à de graves difficultés". "La société a convoqué le comité central d'entreprise (CCE) pour une réunion le 21 février, où elle exposera son projet de solliciter la protection du tribunal de commerce de Brest pour ouvrir une procédure collective de redressement", a indiqué un communiqué de la direction mercredi.

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Gad abattoirs

1.700 salariés en Bretagne. Le groupe emploie 850 personnes dans son abattoir de Lampaul-Guimillau, dans le nord Finistère, où il vu le jour dans les années 50, ainsi que 650 salariés à Josselin, dans le Morbihan. Il existe également deux autres sites plus petits, à Morlaix (50 salariés) et à Saint-Nazaire (80 salariés), comme le détaille France 3 Bretagne. Les quatre sites sont concernés par le dépôt de bilan. "Imaginez, les banques ont commencé à appeler individuellement des salariés qui ont des prêts", déplore le délégué CFDT, Patrick Piguel, cité par le Nouvel Obs.

GAD BADEAU

Des pertes faramineuses. Gad, dont l'actionnaire majoritaire est la coopérative privée Cecab, est en déficit "de manière chronique et accuserait des pertes d’environ 300 000 euros par semaine", selon le quotidien local Ouest France. Selon le site spécialisé Usine nouvelle, le groupe a même accusé l’an dernier une perte de près de 20 millions d’euros pour un chiffre d'affaires de 453 millions d'euros. Il abat 2,4 millions de porcs par an. "Nos activités sont de l'ordre de la moitié des capacités de production, on savait que notre actionnaire ne pouvait pas tenir très longtemps", reconnaît Olivier Le Bras, le délégué syndical FO, interrogé par Les Echos.

porc, elevage

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Une filière en crise. En 2010, un rapport du ministère de l'agriculture faisait déjà état d'une "surcapacité d'abattage dans le Grand ouest" et préconisait la fermeture de sites. Tiraillés entre la concurrence de l'Allemagne, où la TVA est plus avantageuse, une politique de prix bas imposée par la grande distribution, une hausse du coût des matières premières et un ralentissement des volumes de consommation (2 à 3% par an), les éleveurs bretons assurent que 3.000 emplois sont menacés au total. Le gouvernement a promis de dévoiler un plan de soutien à la mi-mars.