Une prime pour les profs en primaire ?

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Thomas Morel , modifié à
Le ministre envisagerait de verser ce coup de pouce de 400 euros aux professeurs des écoles.

Vincent Peillon veut peut-être calmer le jeu. Au lendemain d'une grève nationale dans la fonction publique, et alors que la grogne contre les nouveaux rythmes scolaires monte chez les enseignants de l'école primaire, le ministre de l'Education nationale envisagerait selon Les Echos d'offrir aux enseignants de primaire une prime de 400 euros. Une décision qui, selon le quotidien économique, pourrait être annoncée mi-février.

"Rien n'est décidé". Pour l'heure, le ministre de l'Education nationale se refuse à confirmer l'information. "Rien n'est décidé à ce stade, sauf dans certains journaux", a-t-il souligné vendredi, en marge d'un déplacement dans une école d'Evry, dans l'Essonne. Avant d'ajouter que "ce n'est pas parce que vous donnez une information non confirmée et je ne vous la confirme pas, qu'il faut la commenter toute la journée".

Réduire les inégalités. Le principal objectif de cette prime serait en fait de réduire les inégalités salariales entre les professeurs des écoles et ceux du collège et du lycée. Selon l'OCDE, en 2009, un enseignant du primaire avec 15 ans d'ancienneté gagnait, 2.000 euros de moins par an que ses collègues de collège et lycée. Pour compenser, le ministère envisagerait une prime annuelle, calquée sur l'indemnité de suivi des élèves déjà versée dans le secondaire. Pour les professeurs des écoles, son montant serait de 400 euros par an.

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Pas de prime aux nouveaux horaires. Vincent Peillon se défend de toute "prime à la journée de quatre jours et demi". Cette piste, un temps envisagée, avait été abandonnée sous la pression de Matignon. Le ministre l'a encore rappelé il y a dix jours : "Je ne demande pas plus de travail aux enseignants, il n'y a donc pas de compensation à avoir".

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Le financement de la mesure. En cette période de disette budgétaire, c'est bien évidemment la principale problématique à résoudre : où trouver l'argent pour payer cette prime ? Pas question de débloquer une enveloppe supplémentaire, alors que l'objectif du gouvernement est justement de réduire les dépenses de l'Etat.

Vincent Peillon envisagerait donc de s'appuyer sur des primes intégrées dans son budget, mais qui n'ont pas été reconduites : c'est le cas notamment de la prime annuelle de 400 euros destinée aux enseignants de CE1 et CM2 qui font passer des évaluations à leurs élèves, ou encore des heures supplémentaires versées aux enseignants de primaire qui proposent des stages de remise à niveau pendant les grandes vacances.